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Tensions à Dakar : le FRAPP dénonce les Assises Africaines de la Démocratie à l’UCAD

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Alors que s’ouvrent ce mercredi à Dakar les Assises Africaines de la Démocratie, le Front pour une Révolution Anti-impérialiste Populaire et Panafricaine (FRAPP) monte au créneau. À travers une déclaration musclée, le mouvement rejette l’événement qu’il qualifie de « manœuvre néocoloniale orchestrée par Emmanuel Macron », dénonçant une tentative d’occupation symbolique de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD).

 

« L’UCAD ne doit pas être le théâtre des jeux d’ombres de la Françafrique culturelle », martèle le Secrétariat Exécutif National du FRAPP. Réuni ce 18 juin, le mouvement panafricaniste a exprimé sa ferme opposition à la tenue des Assises Africaines de la Démocratie prévues du 19 au 22 juin sur le campus universitaire de Dakar.

 

Selon le FRAPP, cet événement – dans la continuité du Forum de Montpellier de 2021 – s’inscrit dans une stratégie de « recolonisation douce » menée par la France. Pour les militants, la Fondation pour l’Innovation en Démocratie (FID), issue de ce forum et financée par l’Agence française de développement (AFD), incarne cette nouvelle forme d’influence, portée par une élite africaine cooptée pour servir d’interface à la politique extérieure française.

 

Derrière le vernis du dialogue démocratique, le FRAPP dénonce un mécanisme d’« infiltration culturelle », à travers lequel Paris chercherait à compenser la perte d’emprise militaire sur le continent. Et pour le mouvement, le choix de l’UCAD n’est pas anodin.

 

Lieu symbolique des luttes estudiantines, sanctuaire de la pensée critique et indépendantiste, l’université ne saurait, selon eux, servir de décor à un programme jugé contraire à l’héritage de Cheikh Anta Diop. « Ce serait trahir sa mémoire que de transformer cet espace en laboratoire de domination intellectuelle », déclare un cadre du FRAPP rencontré sur le campus.

 

Appelant à la mobilisation de la communauté universitaire, des organisations de jeunesse et des syndicats, le mouvement exige l’annulation pure et simple du forum sur le site de l’UCAD. Objectif : faire barrage à toute tentative de réoccupation symbolique des lieux du savoir africain.

 

Pour le FRAPP, l’heure est à la reconquête des espaces académiques, à l’abri des fondations, partenariats et colloques dictés par des agendas extérieurs.

 

Oura KANTÉ

Malikunafoni

 

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