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Sénégal : Sonko écarte Paris de son agenda, un signal diplomatique ?

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« Ce n’est pas une annulation, mais un simple réaménagement d’agenda », a tenu à préciser la Primature après la décision du Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, de ne pas effectuer son déplacement prévu à Paris le 23 septembre prochain. Il devait y représenter son pays à la 11ᵉ édition de Bpifrance Inno Génération (BIG), l’un des plus grands forums européens consacrés à l’innovation et à l’investissement.

 

L’invitation venait du directeur général de Bpifrance, Nicolas Dufourcq, qui comptait sur la présence du chef du gouvernement sénégalais pour renforcer la visibilité du partenariat avec Dakar. Finalement, Sonko a décidé de déléguer un ministre pour représenter le Sénégal à ce rendez-vous économique.

 

Un calendrier diplomatique déjà chargé

 

Quelques jours avant la date parisienne, Ousmane Sonko doit entamer deux déplacements officiels : aux Émirats arabes unis, du 8 au 12 septembre, puis en Italie les 13 et 14 septembre, avec notamment une rencontre programmée avec la diaspora sénégalaise. Ces engagements, jugés prioritaires, sont mis en avant par son entourage pour expliquer l’arbitrage.

 

En coulisses, une autre raison circule : la contrainte protocolaire. Le président Bassirou Diomaye Faye sera à New York pour l’Assemblée générale des Nations unies au même moment, et la coutume institutionnelle veut que les deux têtes de l’exécutif ne soient pas à l’étranger simultanément.

 

Entre diplomatie et politique intérieure

 

Si l’argument officiel reste celui de l’agenda, la décision nourrit les interprétations à Dakar. Pour ses partisans, Ousmane Sonko reste fidèle à sa ligne souverainiste, souvent marquée par une distance critique vis-à-vis de la France. Pour d’autres, il s’agit plutôt d’un calcul stratégique : éviter que son premier déplacement en Europe ne soit parasité par des débats symboliques autour des relations franco-sénégalaises.

 

Un rendez-vous bilatéral à venir

 

La Primature a toutefois précisé qu’un échange de haut niveau entre Dakar et Paris aura lieu prochainement. Le Premier ministre doit recevoir son homologue français lors d’un séminaire intergouvernemental prévu dans la capitale sénégalaise. Ce cadre devrait permettre d’aborder directement les grands dossiers économiques et diplomatiques en suspens.

 

En choisissant d’ouvrir son carnet de voyages à Abou Dhabi et Rome plutôt qu’à Paris, Ousmane Sonko envoie un signal qui ne passe pas inaperçu : la diplomatie sénégalaise se redessine, et les regards se tournent désormais vers la prochaine rencontre bilatérale pour mesurer la portée réelle de ce repositionnement.

 

Oura KANTÉ

Malikunafoni

 

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