Relance du programme TOKTEN : la diaspora malienne, moteur discret mais décisif du développement national
- malikunafoninet
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« Votre savoir est un bien public. Le Mali a besoin de vous aujourd’hui, pas demain. » C’est par ces mots que le ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine, Mossa Ag Attaher, a donné le ton d’une rencontre très attendue : l’édition spéciale du Tounka Blon, consacrée à la relance stratégique du programme TOKTEN.
Réunis en visioconférence, les relais du programme disséminés à travers le monde, ainsi que les représentants du PNUD partenaire historique depuis 1998 ont placé cette session sous le signe de l’innovation et du renouveau.
Un outil conçu contre la fuite des compétences
L’initiative TOKTEN (Transfer of Knowledge Through Expatriate Nationals) n’est pas nouvelle. Elle est née il y a plus d’un quart de siècle pour répondre à l’un des défis les plus sensibles du développement : la fuite des cerveaux. À l’époque, il s’agissait d’un pari audacieux : convaincre les experts maliens partis conquérir le monde de partager leurs connaissances avec le pays.
Le pari a porté ses fruits. En vingt-cinq ans, 992 missions ont été réalisées, 28 903 bénéficiaires ont été formés, 67 thèses de doctorat encadrées dont 42 déjà soutenues et 629 experts maliens expatriés ont apporté leur expertise dans des domaines aussi larges que l’ingénierie, l’éducation, la santé ou le développement des PME.
Derrière ces chiffres, une certitude : la diaspora intellectuelle malienne constitue une réserve stratégique essentielle pour renforcer le capital humain national.
Moderniser pour mieux mobiliser
L’enjeu aujourd’hui est moins de ressusciter TOKTEN que de le transformer. Le monde a changé : la révolution numérique bouleverse le travail, l’enseignement supérieur évolue, les institutions doivent s’adapter.
Conscient de ces mutations, le ministère a initié une relance structurée du programme, marquée par la création d’une Cellule nationale TOKTEN. Sa mission : rendre le dispositif plus agile, renforcer les partenariats avec les universités et les collectivités, améliorer la coordination avec les institutions publiques, et faire du transfert de compétences un levier durable pour le développement.
Cette cellule devient désormais le cœur opérationnel du programme : un espace de pilotage capable de planifier, accueillir et valoriser l’expertise produite par les Maliens du monde.
Des relais mobilisés et force de propositions
Au cours de la session, les relais TOKTEN souvent premiers contact entre les institutions maliennes et la diaspora ont livré un diagnostic précis du terrain : manque d’accompagnement logistique dans certaines missions, besoin de meilleure articulation avec les universités, nécessité de construire des partenariats plus pérennes avec les structures locales.
Ils ont également souligné l’importance d’intégrer des outils numériques pour faciliter les missions à distance, réduire les coûts et toucher davantage d’institutions.
Tous s’accordent sur un point : cette relance représente une étape décisive pour redynamiser le rôle de la diaspora dans le développement national.
Un engagement renouvelé de l’État
Pour le ministre Mossa Ag Attaher, la relance de TOKTEN s’inscrit dans une vision plus large : faire de la diaspora une composante stratégique de la souveraineté nationale. « La diaspora scientifique, technique et intellectuelle n’est pas une ressource secondaire : elle est une force vive pour le progrès du Mali », a-t-il rappelé.
En valorisant ses citoyens du monde, le Mali ambitionne de bâtir un écosystème d’innovation où l’expertise internationale irrigue durablement les politiques publiques, les universités, les entreprises et les collectivités.
Et maintenant ?
La relance du programme marque le début d’une nouvelle phase. Les prochaines étapes calendrier des missions, partenariats institutionnels, digitalisation des procédures seront déterminantes pour inscrire le dispositif dans la durée.
Si l’édition spéciale du Tounka Blon a confirmé l’enthousiasme de la diaspora, le véritable défi commence maintenant : transformer cette mobilisation intellectuelle en un impact concret, mesurable et durable sur le développement du pays.
Le prochain rendez-vous, très attendu, sera consacré à la mise en œuvre opérationnelle de la Cellule nationale TOKTEN et à la programmation des missions 2026.
Oura KANTE
Malikunafoni










































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