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À Bangui, les experts de la CIPRES s’accordent : « La protection sociale n’est plus une option, c’est une exigence »

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« Nos populations ne peuvent plus attendre. La protection sociale n’est plus un luxe, c’est une exigence absolue », a lancé d’entrée Cheick Tidiane Tounkara, président du Comité de Surveillance de la CIPRES, devant une salle où s’entremêlaient rigueur technocratique et urgence sociale. À Bangui, la capitale centrafricaine accueille cette semaine le conclave des experts de la Conférence Interafricaine de la Prévoyance Sociale, premier acte avant la 39ᵉ session ordinaire du Conseil des ministres prévue ce vendredi 5 décembre.

 

Pendant deux jours, du 2 au 3 décembre, les délégations ont planché sur un ensemble volumineux de documents qui traceront la feuille de route sociale 2026 pour dix-huit pays du continent. Objectif : consolider des systèmes souvent mis à rude épreuve par l’instabilité économique, la fragilité institutionnelle et l’explosion des inégalités.

 

Une participation malienne particulièrement engagée

 

Le Mali s’est présenté à Bangui avec une délégation étoffée, signe de son implication dans la dynamique régionale. Aux côtés du Conseiller technique juridique du ministère, Bakary Dembélé chef de mission prennent place le Directeur national de la Protection sociale, Mohamed Bassirou Traoré, ainsi que les responsables des principaux organismes maliens : CANAM, CMSS, ANAM et les conseillers techniques de l’INPS.

 

La ministre de la Santé et du Développement social, le médecin colonel-major Assa Badiallo Touré, rejoindra les travaux ministériels, confirmant l’importance stratégique accordée à la réforme sociale au Mali.

 

Sur la table : gouvernance, éthique, budget et élargissement de la couverture sociale

 

Les experts examinent pas moins de seize points inscrits à l’ordre du jour, allant de l’adoption du rapport annuel 2024 au budget 2026, en passant par des chantiers sensibles tels que :

•      La création d’un comité spécial d’experts,

•      La validation d’un code d’éthique et de déontologie pour les OPS,

•      L’introduction de nouveaux mécanismes de benchmarking,

•      Les critères d’aptitude pour les postes de direction,

•      L’intégration de la CNPS de Guinée au portefeuille de la CIPRES,

•      Ou encore la problématique persistante des arriérés de contribution de certains États membres.

Un point retient particulièrement l’attention : la communication des données statistiques et financières, un maillon encore fragile, mais crucial pour asseoir la transparence et la performance des systèmes de protection sociale sur le continent.

 

Bangui, carrefour d’un dialogue continental

 

Dans un contexte global marqué par les turbulences économiques et les incertitudes géopolitiques, la présence des délégations africaines à Bangui prend une dimension particulière. « Nous devons mutualiser nos intelligences et partager nos réussites pour relever les défis », a insisté Mazamga Victor, Directeur de cabinet du ministre centrafricain du Travail, ouvrant les travaux au nom de son ministre.

 

Les débats montrent que la vision de la CIPRES dépasse la surveillance technique : elle ambitionne d’harmoniser les normes, moderniser les administrations sociales et garantir une protection active des populations, du secteur formel comme informel.

 

Un forum de haut niveau en ligne de mire

 

En marge du Conseil des ministres, Bangui s’apprête aussi à accueillir un Forum de haut niveau consacré exclusivement aux enjeux de la protection sociale. L’événement, déjà annoncé comme un temps fort, doit permettre d’aborder les défis structurels : financement durable, couverture des travailleurs informels, vieillissement progressif de la population active, digitalisation des systèmes.

 

Un rendez-vous décisif pour 2026

 

L’adoption des plans d’action et du budget 2026 servira de boussole pour les États membres. Entre ambitions et contraintes, les experts réunis à Bangui savent que leurs arbitrages pèseront directement sur le quotidien de millions d’Africains. Et si les textes à valider s’empilent, l’enjeu reste simple : bâtir un socle de protection sociale solide, moderne et inclusif.

 

Le Conseil des ministres, attendu le 5 décembre, doit désormais transformer ce travail technique en décisions politiques. Avec, à l’horizon, un continent qui veut se doter de systèmes sociaux capables d’amortir les crises et de répondre aux attentes croissantes de ses citoyens.

 

Oura KANTE

Malikunafoni

 

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