Sénégal : Le tandem Diomaye–Sonko à l’épreuve d’une cohabitation sous tension
- malikunafoninet
- 11 juil.
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« Si le Président pense que je ne suis plus à ma place, qu’il me démette. » Ces mots, prononcés ce 10 juillet 2025 par le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko, ont marqué un tournant dans l’actualité politique du Sénégal. Face aux cadres de son parti réunis pour l’installation du Conseil national de PASTEF, l’ancien opposant devenu chef du gouvernement a livré un discours sans détour, exposant les tiraillements au sommet de l’État.
Sous des airs de franchise assumée, cette sortie publique témoigne d’un malaise grandissant entre le chef de l’exécutif, Bassirou Diomaye Faye, et son Premier ministre. Des différends sur la gestion du pouvoir et les priorités politiques semblent désormais difficiles à dissimuler, malgré les promesses d’unité qui avaient marqué leur accession au pouvoir.
Ousmane Sonko, qui affirme subir des attaques ciblées sans réaction de l’appareil d’État, regrette une forme de déséquilibre institutionnel. Il estime que certaines décisions cruciales tardent à être prises, et que sa marge d’action est entravée par une absence de soutien explicite de la présidence.
Ce climat tendu rappelle aux observateurs les risques d’une rupture interne, alors même que le duo incarnait un espoir de transformation démocratique et sociale pour de nombreux Sénégalais. La cohabitation entre les deux hommes forts du régime, autrefois présentée comme une force complémentaire, montre aujourd’hui ses limites.
La scène politique régionale reste attentive à ces signes de fracture. Lors de son passage à Bamako, Ousmane Sonko avait reçu de son homologue malien, Choguel Kokalla Maïga, un conseil de vigilance : préserver le dialogue direct et sincère entre frères de lutte pour ne pas tomber dans les pièges du néocolonialisme et des divisions internes. Un avertissement qui résonne aujourd’hui avec une acuité particulière.
Si aucune rupture officielle n’a été annoncée, les tensions désormais exprimées en public laissent entrevoir une épreuve de vérité. Pour les partisans du changement, le risque est réel : voir les espoirs placés dans cette alliance minés par les querelles de pouvoir. Reste à savoir si les prochains jours seront ceux d’un recadrage apaisé ou le début d’une scission politique au sommet de l’État sénégalais.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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