Sénégal : inquiétudes croissantes face à la menace terroriste aux frontières
- malikunafoninet
- 16 juin
- 2 min de lecture

Entre arrestation suspecte à Kolda, alertes de l’armée et rapport d’experts, la progression du terrorisme inquiète de plus en plus les Sénégalais, notamment dans les régions frontalières du Mali et de la Mauritanie. Saraya et Bakel, zones aurifères et enclavées, apparaissent comme particulièrement vulnérables.
« Personne n’est à l’abri », a mis en garde le général Meïssa Sellé Ndiaye lors d’un discours dans le nord du pays. L’ancien aide de camp du président Macky Sall alerte sur l’émergence d’un islam rigoriste et d’un réseau de prédicateurs étrangers, qu’il considère comme un signal inquiétant de rupture avec les traditions confrériques sénégalaises.
Son alerte intervient dans un climat déjà tendu. Le 7 juin dernier, un homme armé a été arrêté devant une mosquée à Médina Gounass, dans la région de Kolda, au moment de la prière de l’Aïd. Sans permis de port d’arme, il a déclaré porter un pistolet « en cas de conflit dans la mosquée ». Placé en garde à vue, son interpellation a ravivé les craintes d’une infiltration terroriste.
Sur le terrain, les signaux se multiplient. À Saraya, département aurifère situé à 800 km de Dakar, l’arrivée massive de personnes fuyant les violences au Mali inquiète. « Beaucoup ne sont pas identifiés, et l’orpaillage devient un facteur d’insécurité », confie Fily Cissokho, un responsable local. Il souligne la vulnérabilité de la zone, difficile d’accès pour les unités de sécurité, notamment le groupe GARSI, confronté à un terrain enclavé et peu équipé.
Même son de cloche à Bakel, aux confins du Mali et de la Mauritanie. Pour Alhousseyni Cissokho, membre du Forum civil, la pauvreté et l’isolement rendent les populations perméables aux discours extrémistes. « Dans certaines localités, des groupes non identifiés campent près des villages. Femmes et enfants sont souvent ciblés pour véhiculer des messages radicaux », témoigne-t-il.
Le rapport du Timbuktu Institute ne dit pas autre chose : le Sénégal est exposé à la stratégie d’expansion du JNIM, notamment à travers l’infiltration économique et la porosité des frontières.
Face à cette situation, les acteurs locaux appellent à renforcer la sécurité communautaire. « Il faut former des observateurs discrets, capables de détecter les comportements suspects », insiste Alhousseyni Cissokho, pour qui seule une approche préventive et inclusive permettra de contenir la menace avant qu’elle ne devienne incontrôlable.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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