top of page

Soundiata Keïta : Le fondateur légendaire de l'empire du Mali.

Soundiata Keïta
Soundiata Keïta

Né en 1190 à Dakadjalan, dans l'ancien royaume du Manding, et mort en 1255, Soundiata Keïta – également connu sous le nom de Mari Diata Konaté – est considéré comme le père fondateur de l’empire du Mali. Souverain emblématique d’Afrique de l’Ouest, son histoire, entre mythe et réalité, a traversé les siècles

 

grâce à la tradition orale des griots.

 

L’épopée de Soundiata, véritable fresque aux accents légendaires, est l’un des récits les plus emblématiques de l’Afrique médiévale. Transmise de génération en génération, cette mémoire populaire a été mise en lumière par des travaux majeurs, notamment par l’historien Djibril Tamsir Niane en 1960, à travers son ouvrage "Soundjata ou l’épopée mandingue", basé sur les récits du griot Mamadou Kouyaté. Une version plus complète a été publiée en 1988 par l’ethnologue malien Youssouf Tata Cissé, à partir des récits de Wa Kamissoko.

 

Une naissance entourée de prédictions

 

Fils de Naré Maghann Konaté, roi du Manding, Soundiata naît d’une union prophétisée par un devin : celle du roi avec une femme bossue et peu attirante, Sogolon Kondé. De cette alliance naît un enfant handicapé, incapable de marcher jusqu’à l’âge de sept ans. Moqué, marginalisé, et éclipsé par son demi-frère Dankaran Toumani, Soundiata est contraint à l’exil avec sa mère après la mort de son père.

 

C’est au royaume de Mema qu’il grandit, en silence, nourrissant une volonté de revanche. Loin d’être un simple fugitif, il est formé aux arts de la guerre, à la chasse, au tir à l’arc et subit un processus de mithridatisation pour se prémunir contre les poisons.

 

Le destin s’accomplit

 

Pendant son exil, le royaume du Manding est attaqué par Soumaoro Kanté, roi du Sosso. Ce dernier sème la terreur et pousse Dankaran Toumani à fuir. Devant cette menace, les anciens du Manding font appel à Soundiata, l’exilé devenu espoir du peuple. Selon la tradition, c’est à cette occasion qu’il reçoit le nom de Keïta, issu de l’expression « Kienta » signifiant « prends ton héritage ».

 

De retour dans sa terre natale, Soundiata prend la tête d’une large coalition de royaumes soumis ou en lutte contre l’oppression du Sosso. En 1235, il affronte Soumaoro à la bataille décisive de Kirina, et le défait. Son ennemi disparaît mystérieusement dans les montagnes de Koulikoro, scellant la victoire du Manding.

 

Naissance d’un empire

 

Après la bataille, Soundiata est proclamé « Mansa », littéralement « roi des rois ». Il unifie les territoires vaincus et fonde l’empire du Mali. Ce nouvel État, l’un des plus puissants de l’Afrique médiévale, s’étend rapidement. Vers 1240, Soundiata s’empare de Koumbi-Saleh, ancienne capitale de l’empire du Ghana, renforçant ainsi sa suprématie régionale.

 

Sa gouvernance repose sur une organisation rigoureuse : les provinces sont administrées par ses généraux, le commerce – notamment de l’or – est développé, et de nouvelles cultures comme le coton sont introduites. Soundiata se distingue également par sa tolérance religieuse, favorisant la coexistence entre islam et religions traditionnelles africaines.

 

Une charte avant l’heure

 

L’un des moments forts de son règne est la proclamation de la Charte du Manden, lors de son intronisation. Transmise oralement par les chasseurs du Mandé, cette charte prône la liberté, la paix et la justice. Certains historiens y voient une préfiguration des droits de l’homme.

 

Héritage et mémoire

 

Au-delà de son rôle militaire et politique, Soundiata Keïta incarne l’idéal du héros africain : stratège, juste, et visionnaire. Son épopée, mêlant faits historiques et récits merveilleux, continue d’inspirer historiens, artistes, et conteurs à travers tout le continent.

 

Son nom reste associé à l’un des plus grands empires que l’Afrique ait connus. Son héritage, transmis par les griots depuis plus de sept siècles, résonne toujours comme un symbole de courage, de dignité et d’unité.


Haoua Sangaré

Malikunafoni

 

Commentaires

Noté 0 étoile sur 5.
Pas encore de note

Ajouter une note*
bottom of page