Sénégal : la libération provisoire de Maimouna Ndour Faye relance le débat sur la liberté de la presse
- malikunafoninet
- il y a 5 heures
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« Je n’ai fait qu’exercer mon métier », aurait confié, selon son entourage, Maimouna Ndour Faye à sa sortie de garde à vue. La directrice de la chaîne privée sénégalaise 7TV a retrouvé la liberté, mais sous le poids de lourdes accusations : atteinte à la sûreté de l’État et à l’autorité de la justice. Une affaire qui met une nouvelle fois à l’épreuve la liberté de la presse dans un pays longtemps cité comme modèle démocratique en Afrique de l’Ouest.
Une arrestation qui secoue le paysage médiatique
Dans la nuit du mardi 28 au mercredi 29 octobre, les forces de l’ordre ont fait irruption dans les locaux de 7TV à Dakar. Leur intervention visait une émission enregistrée avec le journaliste en exil Madiambal Diagne, poursuivi par la justice et visé par un mandat d’arrêt international. L’entretien, diffusé brièvement à l’antenne avant d’être interrompu, a conduit à l’interpellation de la directrice de la chaîne, immédiatement placée en garde à vue.
Durant plusieurs heures, la journaliste a été interrogée sur le contenu de cette émission jugée sensible. Si le parquet a finalement ordonné sa libération provisoire, l’enquête se poursuit et pourrait déboucher sur des poursuites judiciaires.
Un climat médiatique sous pression
L’arrestation de Maimouna Ndour Faye a provoqué une onde de choc à travers le pays. Sur les réseaux sociaux, journalistes, citoyens et organisations de défense des droits humains ont dénoncé une instrumentalisation de la justice et une tentative d’intimidation du secteur médiatique. D’autres voix appellent à la prudence, soulignant la nécessité de laisser la justice suivre son cours.
Cette affaire s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre le pouvoir et les médias indépendants. Depuis quelques années, plusieurs journalistes ont été arrêtés ou poursuivis pour des motifs similaires, tandis que certaines chaînes ont vu leurs programmes suspendus.
Un avertissement pour la liberté d’informer
Des organisations internationales, dont Reporters sans frontières (RSF), alertent depuis plusieurs mois sur le recul de la liberté d’expression au Sénégal. Elles évoquent une multiplication de cas de harcèlement judiciaire contre des professionnels de la presse. Pour beaucoup d’observateurs, l’affaire 7TV est révélatrice d’une dérive inquiétante.
« Ce n’est pas un simple fait divers médiatique, c’est un signal politique », estime un ancien rédacteur en chef d’un grand quotidien dakarois. « Quand on arrête une directrice de télévision pour avoir donné la parole à un journaliste en exil, c’est toute la profession qui est visée. »
Entre vigilance et espoir
Pour l’heure, Maimouna Ndour Faye garde le silence. Ses proches affirment qu’elle compte reprendre son travail avec la même indépendance éditoriale. De son côté, la direction de 7TV assure vouloir coopérer avec la justice, tout en défendant son droit d’informer « librement et avec responsabilité ».
Si cette libération provisoire apporte un répit, elle ne dissipe pas les inquiétudes. Car au-delà du sort d’une journaliste, c’est l’avenir du pluralisme et du débat démocratique au Sénégal qui semble désormais en jeu.
Source Afrik.com
Oura KANTÉ
Malikunafoni











































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