RDC – Rwanda : un accord de paix inédit scellé sous médiation américaine

« Beaucoup de maisons ont été bombardées et il y a beaucoup de morts », alertait récemment René Chubaka Kalembire, responsable administratif à Kaziba, décrivant à l’AFP l’ampleur des violences qui ravagent l’Est de la République démocratique du Congo. Ce témoignage brutal résonne encore alors que, jeudi, Kinshasa et Kigali ont signé sous l’égide de Donald Trump un accord qualifié de « tournant » par Washington.

Une région épuisée par trente ans de guerre

Depuis trois décennies, le conflit qui oppose groupes armés, forces régulières et acteurs régionaux a déplacé des centaines de milliers de personnes, créant l’une des crises humanitaires les plus persistantes du continent africain. Les combats récents impliquant le M23 ont ravivé les tensions, poussant Washington à s’impliquer directement dans la recherche d’une issue diplomatique.

Trois volets pour tenter de stabiliser la région

Selon les précisions fournies par Donald Trump, le document signé comporte trois piliers majeurs, pensés comme une feuille de route de sortie de crise.

1.    Un cessez-le-feu immédiat et un retour des déplacés.

Le premier volet instaure la fin des hostilités, prévoit un programme de désarmement et introduit un mécanisme de justice destiné à poursuivre les auteurs d’exactions. Le retour sécurisé des populations déplacées fait également partie des engagements prioritaires.

2.    Une intégration économique régionale.

Le second élément de l’accord mise sur la création d’un cadre économique commun, censé réduire les tensions persistantes par le développement de projets collaboratifs entre les deux pays.

3.    Des partenariats miniers bilatéraux avec Washington.

Enfin, les États-Unis ont conclu séparément avec la RDC et le Rwanda des arrangements concernant l’exploitation de minerais stratégiques, essentiels aux technologies de pointe. La RDC, qui possède certaines des plus grandes réserves mondiales, se retrouve au centre de ces négociations.

Un accord attendu, mais dont l’application reste incertaine

Si la signature ouvre une fenêtre d’espoir pour des millions de civils, son efficacité dépendra de la capacité des parties à respecter le cessez-le-feu et à désarmer les groupes encore actifs. Washington a annoncé suivre de près la mise en œuvre des engagements. Un premier bilan de l’accord est attendu dans les prochaines semaines, alors que les populations de l’Est congolais espèrent enfin entrevoir une paix durable.

SENEWEB

Oura KANTE

Malikunafoni