« On ne peut plus payer ces factures ! » : la rue dakaroise s’enflamme contre la cherté de l’électricité
- malikunafoninet
- il y a 8 heures
- 2 min de lecture

« On ne peut plus payer ces factures ! » crie un jeune père de famille, brandissant sa facture d’électricité sous un soleil brûlant. Ce vendredi 17 octobre, la capitale sénégalaise a été le théâtre d’une nouvelle démonstration de colère populaire. À l’appel du collectif Noo Lank, des centaines de citoyens ont battu le pavé pour dénoncer l’augmentation jugée insoutenable du coût de l’électricité.
Une colère alimentée par la vie chère
Les pancartes s’élèvent, les slogans fusent : « L’électricité n’est pas un luxe, c’est un droit ! ». Dans les rues de Dakar, les manifestants expriment une exaspération profonde. Pour une même consommation, les factures s’envolent, étranglant les ménages déjà fragilisés par la hausse générale des prix.
« On a beau réduire nos dépenses, rien n’y fait. Chaque mois, c’est pire », se désole Mariama, vendeuse au marché Sandaga.
Face à cette flambée, les citoyens pointent du doigt la Sénélec, société publique de distribution, accusée d’inefficacité et d’opacité dans sa gestion tarifaire. Le collectif Noo Lank, fer de lance du mouvement, réclame non seulement une révision immédiate des tarifs, mais aussi une réorientation complète de la politique énergétique nationale.
Une dépendance énergétique qui coûte cher
Selon Mohamed Diallo, secrétaire général du collectif, le problème est structurel : « La Sénélec vend plus cher qu’elle n’achète, parce qu’elle dépend encore du fuel importé. Or, le Sénégal a désormais du gaz et du pétrole. Il faut les utiliser pour faire baisser le coût de l’énergie. »
Ce paradoxe alimente la frustration : alors que le pays s’apprête à exploiter ses ressources naturelles, les foyers continuent de payer des tarifs comparables à ceux des pays sans production nationale.
Entre espoirs déçus et désillusion politique
La marche, partie comme une simple protestation contre les factures, s’est rapidement muée en tribune de désenchantement politique. Dans les cortèges, le régime du président Ousmane Sonko est directement visé.
« On croyait au changement, mais les choses ne s’améliorent pas », confie Aïssata, militante de la première heure. Ce sentiment de trahison traduit une lassitude sociale grandissante face à des promesses jugées non tenues.
Un mouvement qui prend racine au-delà de la capitale
Noo Lank, qui s’était déjà illustré en 2019 contre les hausses de prix, annonce désormais une mobilisation nationale. Des actions similaires sont prévues à Saint-Louis, Kaolack et Thiès, pour maintenir la pression sur les autorités.
En face, le gouvernement reste discret. Aucun membre de l’exécutif n’a encore réagi publiquement aux revendications.
Mais dans les quartiers populaires comme dans les marchés, la rumeur gronde : si rien ne change, le mouvement pourrait bien s’étendre. Car derrière la colère des factures, se cache un malaise plus profond — celui d’un peuple qui refuse de payer le prix fort pour un service jugé essentiel.
Source Afrik.com
Oura KANTÉ
Malikunafoni
Commentaires