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Niger : six journalistes inculpés, la liberté de la presse en péril

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« La publication d’une simple invitation peut-elle vraiment troubler l’ordre public ? » La question posée par Reporters sans frontières (RSF) résume le climat d’inquiétude qui plane sur la presse nigérienne. Six journalistes ont été inculpés pour des infractions liées à la loi sur la cybercriminalité, une législation de plus en plus critiquée pour son usage contre les professionnels des médias.

 

Trois d’entre eux — Ibro Chaibou, secrétaire de rédaction à la Radio-Télévision Saraounia, Youssouf Seriba, directeur de publication du journal Les Échos du Niger, et Oumarou Kané, fondateur du périodique Le Hérisson — ont été placés sous mandat de dépôt à la prison de Kollo. Les trois autres, dont Moussa Kaka, figure respectée du journalisme nigérien et ancien correspondant de RFI, ont obtenu une liberté provisoire.

 

Les autorités reprochent à ces journalistes une « complicité de diffusion de document de nature à troubler l’ordre public », une accusation jugée floue et disproportionnée par les défenseurs de la liberté de la presse.

 

Des voix s’élèvent contre un « musellement » croissant

 

Pour RSF, ces inculpations s’inscrivent dans une dérive préoccupante. L’organisation dénonce des poursuites arbitraires et un usage abusif de la loi sur la cybercriminalité pour intimider les journalistes. Elle redoute une vague d’autocensure qui pourrait fragiliser davantage le droit d’informer dans le pays.

 

Même son de cloche du côté de l’Union des journalistes de la presse libre africaine (UJPLA). Son vice-président, Josué Blaise Mbanga Kack, a appelé les autorités nigériennes à revenir sur leur décision :

 

« Nous demandons la libération sans condition de ces journalistes. Les faits reprochés ne justifient pas une détention. Cela ternit l’image du pays et mine la cohésion nationale », a-t-il déclaré.

 

La communauté internationale en alerte

 

Ces arrestations surviennent dans un contexte politique tendu, où les autorités de transition sont régulièrement accusées de restreindre les libertés publiques. Plusieurs chancelleries occidentales et organisations internationales ont exprimé leur préoccupation, appelant Niamey à garantir la protection des journalistes et à respecter les engagements internationaux du Niger en matière de droits humains.

 

En attendant l’issue de la procédure judiciaire, les trois journalistes incarcérés restent détenus à Kollo. Leur sort symbolise, pour beaucoup d’observateurs, le recul inquiétant de la liberté de la presse au Sahel.

 

Source Afrik.com

Oura KANTÉ

Malikunafoni

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