Jeunes et femmes au cœur de la prévention de l’extrémisme violent au Mali

« La paix ne se décrète pas, elle se construit avec l’engagement de chacun », a déclaré le Ministre des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes, en ouvrant l’atelier national sur la prévention de l’extrémisme violent, ce mercredi à l’École de Maintien de la Paix Alioune Blondin Bèye.

Sous le thème « Prévenir l’extrémisme violent chez les jeunes et les femmes à travers l’appropriation de la Politique nationale de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme », cette rencontre, organisée par l’ONG Think Peace avec l’appui financier du Fonds d’Appui aux Mouvements et Organisations de la Société Civile (FAMOC), a réuni un large panel d’acteurs institutionnels, communautaires et universitaires.

Renforcer l’engagement citoyen face à la radicalisation

Au présidium figuraient, aux côtés du ministre, son homologue de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le Directeur général de l’École de Maintien de la Paix Alioune Blondin Bèye, ainsi que M. Abdou Kola Bocoum, Coordonnateur de Think Peace et principal initiateur de l’événement.

L’objectif de cet atelier, selon les organisateurs, est clair : impliquer davantage les jeunes et les femmes dans la mise en œuvre de la Politique nationale de prévention en leur donnant les outils nécessaires pour comprendre, anticiper et contrer les discours de haine et de radicalisation.

Cette approche inclusive vise à transformer ces catégories sociales — souvent ciblées par les groupes extrémistes — en véritables acteurs de paix et relais communautaires de prévention.

Un enjeu national et générationnel

Dans un contexte marqué par la persistance des menaces sécuritaires au Sahel, la prévention de l’extrémisme violent apparaît comme un pilier essentiel des politiques publiques maliennes.

Le ministre a rappelé que la lutte contre la radicalisation ne saurait se limiter aux interventions sécuritaires : elle requiert une mobilisation collective, éducative et spirituelle pour consolider la résilience des communautés.

Penser la paix autrement

Pour Think Peace, qui multiplie les initiatives sur le terrain depuis plusieurs années, cet atelier s’inscrit dans une dynamique plus large d’éducation citoyenne et de promotion du vivre-ensemble.

L’organisation mise sur la sensibilisation, la formation et la concertation intergénérationnelle pour créer un environnement social moins vulnérable aux discours extrémistes.

Vers une appropriation durable des politiques publiques

Les échanges se poursuivront sur plusieurs axes, dont la vulgarisation de la Politique nationale de prévention, la coordination entre acteurs locaux et nationaux, ainsi que le suivi des engagements communautaires.

À l’issue de la rencontre, un appel a été lancé pour que la jeunesse et les femmes soient placées au centre de toutes les stratégies de prévention, considérées comme les véritables gardiennes de la paix sociale.

Oura KANTÉ

Malikunafoni