Madagascar : Rajoelina exfiltré par la France, selon RFI — le mystère plane sur son allocution

« Nous attendons déjà qu’il s’excuse auprès de tous les Malgaches », lance un étudiant en droit sur la place du 13 mai à Antananarivo. Dans une capitale sous tension, les habitants guettent avec impatience l’allocution du président Andry Rajoelina, prévue ce lundi 13 octobre à 19h, alors que son départ du pays semble désormais confirmé.

Selon Radio France Internationale (RFI), le chef de l’État malgache aurait été exfiltré dimanche par un avion militaire français, en vertu d’un accord conclu avec le président Emmanuel Macron. La radio, citant plusieurs sources proches du dossier, précise que cette opération visait à préserver une transition pacifique après la perte de contrôle du pouvoir par Rajoelina sur les forces armées et de sécurité.

Des indices de ce départ circulaient déjà depuis la veille sur les réseaux sociaux. La page Madagascar Aviation avait observé des mouvements aériens inhabituels : un hélicoptère présidentiel ayant quitté le palais pour l’île Sainte-Marie, à l’est du pays, avant qu’un avion CASA CN235 de l’armée française ne décolle de là vers La Réunion. De là, un jet privé de la compagnie Vistajet aurait ensuite pris la direction de Dubaï, supposée être la destination finale du président.

Si l’ambassade de France à Antananarivo dément toute intervention militaire en cours, les faits rapportés par plusieurs témoins et suivis par les radars civils alimentent les spéculations. RFI, elle, reste prudente, évoquant simplement une exfiltration autorisée et coordonnée diplomatiquement entre Paris et Antananarivo.

Sur le terrain, la tension reste palpable. À Antananarivo, les foules continuent de se rassembler autour de la place du 13 mai, symbole des grandes contestations depuis 1972. « On veut juste tourner la page », soupire une étudiante. « Plus de dinosaures politiques, s’il vous plaît. »

L’allocution présidentielle, très attendue ce soir, pourrait sceller le sort du dirigeant contesté. Mais la question demeure : parlera-t-il encore depuis Madagascar… ou depuis l’exil ?