Les États-Unis renforcent leur stratégie sécuritaire en Afrique de l’Ouest : Bamako au cœur de l’agenda
- malikunafoninet
- 23 juil.
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« La lutte contre le terrorisme n’a pas de frontières. Elle est notre combat commun. » C’est par ces mots que William B. Stevens, sous-secrétaire d’État adjoint pour l’Afrique de l’Ouest et envoyé spécial des États-Unis au Sahel, a exprimé l’attachement renouvelé de son pays à la stabilité du continent africain. En visite officielle au Mali les 21 et 22 juillet 2025, le diplomate a multiplié les rencontres de haut niveau à Bamako dans le but d’élargir les bases d’un partenariat sécuritaire durable.
Lors d’une conférence de presse tenue à la résidence du Premier Conseiller de l’ambassade américaine, M. Stevens a clairement désigné les groupes terroristes actifs dans la région — à l’instar du JNIM, d’Al-Qaïda ou de l’EIGS — comme des menaces internationales, susceptibles de déstabiliser non seulement l’Afrique, mais aussi les intérêts américains. Il a insisté sur la nécessité d’unir les efforts pour tarir les sources de financement de ces réseaux, souvent dissimulés derrière des circuits financiers sophistiqués.
Une coopération qui dépasse la sécurité
Au-delà du volet militaire, cette visite a été l’occasion de poser les jalons d’une nouvelle dynamique bilatérale. Santé publique, développement économique et renforcement du secteur privé figurent désormais parmi les priorités communes. L’annonce de l’ouverture prochaine d’une Chambre de commerce américaine à Bamako illustre cette volonté de repositionnement économique dans un Mali en quête de partenaires fiables.
L’entretien entre William B. Stevens et le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a permis d’aborder des sujets sensibles, notamment la souveraineté nationale, la relance du processus de paix et les contours d’une coopération rééquilibrée. Dans un contexte marqué par la réorientation géopolitique du Mali, ces échanges s’inscrivent dans une volonté de reconstruction des relations sur des bases plus inclusives.
Leçons et précédents dans la sous-région
Le modèle nigérien, avant le bouleversement politique de juillet 2023, a longtemps illustré la stratégie sécuritaire américaine en Afrique de l’Ouest : déploiement de troupes, appui logistique, renseignement, et formation des forces locales. Cette expérience, bien que mise en pause, reste une référence dans l’approche multiforme adoptée par Washington pour endiguer l’extrémisme.
En Afrique de l’Est, les partenariats avec le Kenya et la Somalie continuent de fournir des résultats tangibles. Soutien militaire, frappes ciblées contre les shebabs, mais aussi actions de développement communautaire par le biais de l’USAID témoignent d’une approche globale combinant défense et résilience sociale.
Un tournant dans les relations américano-africaines ?
À l’heure où plusieurs puissances non occidentales gagnent du terrain sur le continent, la démarche américaine vise à réaffirmer sa place en tant que partenaire stratégique de long terme. Au Mali, ce retour diplomatique prend une résonance particulière, dans un climat de recomposition des alliances. Il reste à savoir si cette volonté politique affichée sera suivie d’actions concrètes et adaptées aux attentes des populations locales.
L’avenir du partenariat entre Bamako et Washington pourrait bien dépendre de la capacité des deux parties à concilier intérêts sécuritaires et développement inclusif.
Oura KANTÉ
Malikunafoni
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