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Kenya : des pluies diluviennes emportent des vies et relancent l’alerte climatique

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L’ouest du Kenya s’est réveillé sous le choc ce week-end, après un glissement de terrain meurtrier provoqué par des pluies torrentielles. Le bilan provisoire s’élève à au moins 21 morts et 31 disparus, selon le ministère de l’Intérieur. Le drame, survenu dans la sous-localité de Machember, à Mukurtwo (comté d’Elgeyo Marakwet), met une nouvelle fois en lumière la vulnérabilité du pays face à l’intensification des phénomènes climatiques extrêmes.

 

Des secours freinés par la nature en furie

 

Les opérations de recherche et de sauvetage se déroulent dans des conditions particulièrement difficiles. La Croix-Rouge kényane a indiqué que les routes d’accès sont coupées par les inondations, notamment la Kapsowar–Chesoi Road, principale voie reliant la zone sinistrée aux centres médicaux. « Les équipes ont dû marcher plusieurs kilomètres dans la boue pour atteindre les villages », précise un responsable humanitaire.

Jusqu’ici, 19 survivants ont pu être extraits des décombres et 25 blessés graves ont été évacués par hélicoptère vers la ville d’Eldoret. D’autres reçoivent des soins d’urgence à l’hôpital missionnaire de Chesongoch. Des images diffusées par drone montrent des pans entiers de collines effondrés, des habitations englouties et des routes transformées en torrents.

 

Des pluies meurtrières dans tout le pays

 

Elgeyo Marakwet n’est pas un cas isolé. Les précipitations records ont frappé d’autres comtés, de Kisumu à Tana River, en passant par Garissa et Laikipia. À Kisumu, un adolescent de 15 ans a été emporté par la montée soudaine de la rivière Obonyo. Sur la côte, à Mombasa, des quartiers entiers comme Mburukenge et Kaa Chonjo sont submergés, forçant des centaines de familles à fuir leurs maisons.

Le gouvernement kényan maintient l’état d’alerte, appelant les habitants à éviter les zones à risque et à suivre les bulletins du Kenya Meteorological Department, qui prévoit la poursuite des fortes pluies dans les jours à venir.

 

Le changement climatique en toile de fond

 

Les scientifiques le répètent : ces catastrophes ne sont plus des accidents isolés. Le Kenya, comme une grande partie de l’Afrique de l’Est, subit de plein fouet les effets du changement climatique. La déforestation, la pression démographique et l’urbanisation anarchique aggravent les risques d’inondations et de glissements de terrain.

« Les populations vivent de plus en plus sur des pentes instables et dans des zones inondables », explique un climatologue de l’Université de Nairobi. « Sans politiques d’aménagement rigoureuses, ces drames se répéteront. »

 

Une région au défi de la résilience

 

Les autorités locales appellent désormais à renforcer la prévention et à accélérer les projets d’infrastructures résilientes. Dans un message adressé à la nation, le ministre de l’Intérieur Kipchumba Murkomen a promis « des mesures d’urgence pour reloger les sinistrés et renforcer les digues et routes rurales ».

Mais pour les familles endeuillées, l’urgence est d’abord humaine : retrouver les disparus, enterrer les morts et reconstruire un semblant de normalité.

 

Alors que la saison des pluies ne fait que commencer, le Kenya affronte à nouveau la dure réalité d’un climat en mutation. Une réalité qui appelle moins à la résignation qu’à une refondation profonde des politiques de gestion des risques, avant que la terre ne s’effondre à nouveau.

 

Source Afrik.com

Oura KANTÉ

Malikunafoni

 

 

 

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