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Industrie de défense : le Maroc lance sa première usine de véhicules blindés avec l’appui de l’Inde

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Une nouvelle page s’ouvre dans la stratégie industrielle et militaire du Maroc. Le Royaume a posé les fondations de sa toute première usine de véhicules blindés, un projet ambitieux porté en collaboration avec le groupe indien Tata Advanced Systems Limited. Cette initiative marque un tournant vers l’autonomie stratégique et l’émergence d’une filière nationale de défense.

 

Le Maroc passe à la vitesse supérieure dans sa politique de souveraineté militaire. Un partenariat structurant a été conclu avec Tata Advanced Systems Limited (TASL), l’un des piliers de l’industrie de défense indienne, pour établir sur son sol une unité de fabrication de véhicules blindés de transport de troupes. L’Administration de la Défense nationale en assure le pilotage, illustrant l’engagement de l’État à construire une base industrielle solide dans ce secteur hautement stratégique.

 

Un projet structurant pour les Forces armées royales

 

Au cœur de ce projet figure le modèle WhAP 8x8, véhicule blindé amphibie à roues, aussi connu sous le nom de Kestrel. Il s’agit d’un engin moderne, conçu pour des missions de transport sur terrains variés, et capable d’opérer dans des environnements hostiles. L’accord prévoit la livraison de plus de 400 unités, dont 150 seront destinées aux Forces armées royales, en plusieurs configurations selon les besoins opérationnels.

 

Avec une capacité de production estimée à 100 véhicules par an, l’usine permettra une intégration progressive du savoir-faire local. Le taux d’intégration marquera un départ à 35%, pour évoluer vers 50% à moyen terme. Ce chiffre témoigne d’une volonté affirmée de transférer les compétences et de renforcer les capacités industrielles marocaines.

 

Une implantation stratégique à Casablanca

 

Pour porter ce projet, une nouvelle entité a vu le jour en avril 2024 : Tata Advanced Systems Maroc Construction. Basée à Casablanca, cette société a été officiellement enregistrée pour développer et assembler des véhicules militaires, tout en assurant la recherche, la conception et l’intégration des équipements nécessaires.

 

L’arrivée de cette usine ne se limite pas à la seule production pour le marché local. Elle vient également renforcer l’écosystème d’innovation et d’ingénierie au Maroc, avec des perspectives de coopération étroite entre acteurs civils et militaires.

 

Un rayonnement régional assumé

 

Le Maroc ne cache pas ses ambitions d’exportation. Cette nouvelle infrastructure s’inscrit dans une stratégie plus large qui vise à faire du pays un centre de production et de distribution d’équipements militaires à l’échelle africaine. Le ministre délégué à l’Investissement, Mohsen Jazouli, a d’ailleurs indiqué que des discussions sont en cours avec plusieurs partenaires africains pour livrer ces véhicules au-delà des frontières marocaines.

 

Ce développement renforce la place du Maroc sur la carte géopolitique africaine en tant que fournisseur de solutions de défense. Il s’agit aussi d’un signal fort envoyé aux partenaires internationaux sur la capacité du pays à se doter d’outils technologiques de pointe tout en assurant leur fabrication sur place.

 

Une montée en puissance progressive

 

Ce projet vient s’ajouter à une collaboration déjà établie avec le groupe Tata, qui avait fourni au Maroc des camions militaires ces dernières années. Il traduit une montée en gamme claire dans la relation bilatérale, qui passe désormais de la simple acquisition à la co-production.

 

En consolidant ses capacités de production nationale, le Maroc se positionne résolument vers une indépendance accrue dans le domaine de la défense. L’usine de véhicules blindés n’est donc pas seulement une infrastructure : elle est le symbole d’un tournant stratégique vers la maîtrise locale de l’innovation militaire.

 

Oura KANTÉ

Malikunafoni

 

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