Guinée : le MESRSI trace sa feuille de route pour une rentrée universitaire placée sous le signe de l’innovation

« Nous devons former une élite scientifique et technique capable de répondre aux défis de demain », a martelé Dr Facinet Conté, Secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation (MESRSI), en ouvrant le conseil de cabinet hebdomadaire de ce lundi à Conakry.

À quelques semaines de la rentrée universitaire, prévue entre fin septembre et début octobre, le département affine ses priorités. Parmi elles : la finalisation des textes encadrant les masters et écoles doctorales, mais aussi le lancement d’un ambitieux programme destiné à former 250 femmes titulaires d’un doctorat. Un projet qui, selon le ministère, doit élargir l’offre nationale en compétences hautement qualifiées et favoriser une meilleure représentativité féminine dans la recherche.

Le conseil a également mis l’accent sur le suivi des infrastructures universitaires, une question récurrente dans l’enseignement supérieur guinéen où la modernisation des campus reste un enjeu majeur. Plusieurs partenaires techniques et financiers, dont la coopération thaïlandaise (TICA), accompagnent déjà le pays dans l’équipement de laboratoires et d’ateliers à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry et à l’Institut supérieur de l’information et de la communication (ISIC). Ces investissements visent à rapprocher les universités guinéennes des standards internationaux.

Autre dossier majeur : l’Institut polytechnique civilo-militaire, dont la première promotion entamera sa formation cette année. Le projet, présenté comme stratégique par les autorités, ambitionne de réduire la dépendance du pays à l’expertise extérieure en développant une élite scientifique à double compétence – militaire et civile. La composante militaire démarre dès cette rentrée, tandis que l’ouverture civile est attendue pour l’année prochaine.

Enfin, la préparation du séminaire de rentrée universitaire a été confirmée. Cette rencontre doit permettre d’harmoniser la communication institutionnelle et de renforcer la coordination entre le ministère et les établissements publics et privés.

Au-delà des annonces, ce conseil traduit la volonté du MESRSI d’accélérer les réformes pour transformer l’enseignement supérieur guinéen en un moteur d’innovation et de développement. Le défi reste de taille : mobiliser durablement les financements et s’assurer que les projets annoncés trouvent une concrétisation rapide sur le terrain.

Oura KANTÉ

Malikunafoni