Forum national sur l’enseignement technique et professionnel : le Burkina trace la voie d’un développement fondé sur le savoir-faire, avec le soutien du Mali
- malikunafoninet
- 29 oct.
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« Face aux défis sécuritaires et économiques, il nous faut repenser notre système éducatif pour en faire un moteur du développement endogène », a lancé le Premier ministre burkinabè Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, en ouvrant, le lundi 27 octobre 2025, les travaux du Forum national sur l’Enseignement et la Formation techniques et professionnels (EFTP), dans la salle de conférences de Ouaga 2000.
Placé sous le thème « Mise en œuvre des réformes pour un système d’enseignement et de formation techniques et professionnels au service du développement endogène du Burkina Faso », ce rendez-vous stratégique a réuni plusieurs délégations africaines, dont celle du Mali, conduite par Mme Oumou Sall Seck, ministre de l’Entrepreneuriat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle.
Une ambition : réorienter le système éducatif vers la souveraineté économique
Dans son allocution, le chef du gouvernement burkinabè a dressé un constat sans détour : seuls 5 % des élèves du post-primaire et du secondaire suivent aujourd’hui une formation technique ou professionnelle, alors que les besoins du pays en techniciens, artisans et ingénieurs qualifiés sont considérables.
Cette situation, a-t-il souligné, « compromet notre projet de souveraineté économique et notre volonté d’offrir des perspectives d’emploi à notre jeunesse ». Pour y remédier, il a annoncé une réforme d’envergure visant à porter ce taux à 60 % d’ici 2050, grâce à une gouvernance renouvelée et à une meilleure intégration des acteurs économiques dans la définition des programmes de formation.
Le Premier ministre a salué le leadership du Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, pour avoir créé un ministère spécifiquement dédié à l’enseignement secondaire et à la formation technique et professionnelle. Il a également appelé à un financement innovant et inclusif du secteur, afin d’assurer la durabilité des réformes engagées.
La voix du Mali : bâtir un avenir commun à travers la compétence et la solidarité
Prenant la parole au nom du Président de la Transition du Mali, le Général d’Armée Assimi Goïta, la ministre Oumou Sall Seck a salué « l’esprit de résilience et d’innovation du peuple burkinabè », avant de rappeler que les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) — le Burkina Faso, le Mali et le Niger — partagent une vision commune de développement endogène fondé sur la formation et l’entrepreneuriat.
« Ce forum est un signal fort de notre engagement collectif à bâtir un avenir meilleur pour notre jeunesse, à travers le travail, la compétence et la solidarité », a-t-elle affirmé.
Elle a annoncé, à cette occasion, qu’un protocole de partenariat entre les ministères en charge de la formation professionnelle, de l’emploi et de l’entrepreneuriat des pays de l’AES sera prochainement soumis pour examen et enrichissement, en vue de créer un cadre régulier de coopération et d’échanges d’expériences.
Un rendez-vous porteur d’espérance pour la jeunesse sahélienne
En saluant l’organisation de ce forum, Mme Sall Seck a insisté sur la formation du capital humain comme levier essentiel de la lutte contre la pauvreté, la migration irrégulière et l’insécurité. Elle a encouragé les initiatives visant à rapprocher les jeunes du marché du travail à travers des formations adaptées aux réalités locales : agriculture, énergie, artisanat, mines ou infrastructures.
Clôturant la cérémonie, le Premier ministre burkinabè a réaffirmé la volonté de son gouvernement de faire de l’EFTP un pilier du développement souverain et durable du pays.
Ce forum, qui se poursuit toute la semaine, devrait aboutir à une feuille de route commune entre les pays partenaires, marquant ainsi une étape importante dans la coopération éducative et professionnelle au sein de l’espace AES.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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