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Côte d’Ivoire : le Parquet d’Abidjan alerte sur les dérapages verbaux en ligne

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Le ton se durcit à Abidjan. Dans un communiqué publié ce lundi 21 juillet 2025, le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance d’Abidjan, Braman Koné, a exprimé son inquiétude face à la montée persistante des discours haineux, des menaces et des propos discriminatoires qui circulent sur les réseaux sociaux. Malgré de précédentes mises en garde, les plaintes continuent d’affluer, signe d’une tendance jugée alarmante par les autorités judiciaires.

 

Des infractions récurrentes dans l’espace numérique

 

Injures publiques, propos à caractère ethnique ou xénophobe, incitations à la haine, menaces explicites, diffusions de fausses informations : autant de comportements illégaux qui, selon le Parquet, se multiplient dans le paysage numérique ivoirien. Ces actes, bien que parfois perçus comme anodins par leurs auteurs, tombent sous le coup de la loi pénale et appellent des sanctions fermes.

 

Deux cas récents illustrent la rigueur affichée par la justice. Le premier concerne Tokpa Flan Japhet, infirmier de 43 ans, condamné à trois ans de prison ferme et à cinq millions de francs CFA d’amende pour des propos jugés outrageants envers une institution de la République. Les faits remontent au 5 juillet dernier, avec un jugement rendu le 18 juillet. Le second dossier met en cause Diakité Moussa, filmé machette à la main, proférant des menaces à l’encontre de militants politiques. Ce dernier doit être présenté au Parquet ce mardi.

 

Pas de clémence pour les auteurs

 

Dans son adresse, le procureur Koné a rappelé que les regrets exprimés a posteriori par les mis en cause ne sauraient annuler les infractions commises ni stopper les poursuites en cours. « La loi s’appliquera sans exception », a-t-il martelé, insistant sur la mobilisation constante du ministère public pour poursuivre toute personne qui contrevient aux règles du vivre-ensemble, que ce soit depuis la Côte d’Ivoire ou depuis l’étranger.

 

Liberté d’expression sous condition

 

Tout en réaffirmant le droit à la liberté d’expression, le Procureur a tenu à souligner que celle-ci ne saurait servir de couverture à des propos haineux ou attentatoires à la cohésion nationale. Le ministère public en appelle à un usage responsable des plateformes numériques, appelant les internautes à faire preuve de discernement, de retenue et de respect dans leurs communications en ligne.

 

Ce rappel à l’ordre intervient dans un contexte de forte activité numérique, où les prises de parole publiques, notamment sur les questions politiques et sociales, tendent à s’intensifier à l’approche d’échéances électorales sensibles.

 

À travers cette sortie, la justice ivoirienne affiche une volonté claire : faire du cyberespace un lieu de débat encadré, où la loi reste le seul rempart contre les dérives susceptibles de mettre en péril la paix sociale.

 

Oura KANTÉ

Malikunafoni

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