top of page

Crise à Gaza : des voix africaines de plus en plus fortes face à l’inaction internationale

ree

 

Alors que la situation humanitaire dans la bande de Gaza continue de se détériorer, les capitales africaines se font l’écho d’une indignation croissante, portée au plus haut niveau par des chefs d’État appelant à la justice et au respect du droit international.

 

C’est à Tunis, ce mardi, que le président Kaïs Saïed a donné le ton, lors d’un entretien avec Massad Boulos, émissaire américain pour le Moyen-Orient, les mondes arabe et africain. Dans un discours sans concession, le chef de l’État tunisien a dénoncé la passivité de la communauté internationale face à ce qu’il qualifie de « guerre d’extermination » contre les Palestiniens dans l’enclave de Gaza. Brandissant des images d’enfants victimes de la faim et de la soif, il a parlé de « crimes contre l’humanité » et d’un effondrement progressif de la légitimité internationale.

 

Une mobilisation diplomatique africaine de plus en plus affirmée

 

Au-delà de la Tunisie, d'autres pays africains haussent également le ton. L’Afrique du Sud s’est démarquée par une démarche inédite : elle a saisi la Cour internationale de Justice pour enquêter sur de possibles actes de génocide, suspendant dans la foulée ses relations diplomatiques avec Israël. Le gouvernement sud-africain dénonce une « punition collective illégale » infligée à la population de Gaza, insistant sur la nécessité de rendre des comptes devant les juridictions internationales.

 

La Namibie a exprimé une condamnation sans détour, en parlant clairement de « génocide en cours ». Son président, Hage Geingob, a accusé Israël de bafouer les normes du droit humanitaire, et a invité la communauté internationale à sortir de son silence complice.

 

Entre médiation et condamnation

 

D’autres pays du continent adoptent une posture plus modérée, sans renoncer à exprimer leur solidarité. Le Nigeria, tout en évitant l’escalade verbale, a appelé à un cessez-le-feu immédiat et à la relance d’un processus politique en vue de la création de deux États. Le Kenya et le Sénégal, de leur côté, ont fustigé les attaques ciblant des civils et des infrastructures vitales, plaidant pour un acheminement sans entrave de l’aide humanitaire.

 

Malgré la diversité des approches, un consensus semble émerger : celui du rejet des violences contre les populations civiles et de l’exigence d’une solution juste et durable, avec la reconnaissance pleine d’un État palestinien souverain.

 

Une solidarité africaine qui prend forme

 

Dans ses différentes déclarations, le président tunisien a rappelé les fondements juridiques du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, invoquant les principes issus de la Conférence de Versailles. Il a appelé à un « sursaut moral mondial » pour que la cause palestinienne ne soit plus un simple slogan diplomatique, mais un combat universel pour la dignité humaine.

 

Alors que les hostilités se poursuivent à Gaza, la position de nombreux États africains traduit un changement de ton. Moins discrets, plus affirmés, certains gouvernements prennent des mesures symboliques et juridiques fortes, engageant le continent dans une diplomatie des droits humains qui interpelle les puissances traditionnelles.

 

Oura KANTÉ

Malikunafoni

Comments


bottom of page