Cameroun – Présidentielle 2025 : Issa Tchiroma Bakary revendique la victoire et appelle Paul Biya à reconnaître sa défaite

« Le peuple a choisi. Et ce choix doit être respecté. »

C’est par ces mots empreints de gravité qu’Issa Tchiroma Bakary a proclamé, lundi soir à Yaoundé, sa victoire à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025. Face à une salle comble et sous une forte tension politique, le leader du Front pour la Renaissance du Cameroun (FRC) a appelé le président sortant, Paul Biya, à “faire preuve de grandeur” en reconnaissant “la vérité des urnes”.

Un discours de rupture et d’unité nationale

Dans une allocution solennelle d’une vingtaine de minutes, Issa Tchiroma a salué “le courage et la dignité du peuple camerounais”, évoquant une campagne marquée par “les intimidations, les menaces et les veilles citoyennes jusque tard dans la nuit pour protéger les votes”.

“Ce que j’ai vu, dit-il, c’est un Cameroun debout, un peuple qui refuse la peur et la résignation.”

L’opposant historique, ancien ministre de la Communication et figure connue du paysage politique camerounais, a rendu hommage à ceux qu’il appelle “les véritables héros de cette victoire” : les électeurs. Selon lui, les chiffres compilés “à partir des résultats affichés publiquement” démontrent une “victoire écrasante”, aussi bien dans les grandes villes que dans la diaspora.

“Le seul camp qui compte aujourd’hui, c’est celui du Cameroun”

Issa Tchiroma Bakary a exhorté les institutions du pays à “ne pas se rendre ennemies du peuple qu’elles sont censées servir”. Dans un ton à la fois ferme et conciliant, il a assuré ne pas chercher “la revanche”, mais “la refondation d’une nation unie et réconciliée”.

À l’adresse des forces armées, il a lancé un message d’apaisement : “Restez du côté de la République et de la paix. Votre mission sacrée est de protéger le peuple, pas un pouvoir.”

Le candidat, qui a multiplié les appels à la mobilisation citoyenne durant la campagne, a promis de publier un rapport régional détaillé des résultats, en s’appuyant sur les procès-verbaux des bureaux de vote, “conformément à l’article 113 du code électoral”.

Une alternance historique en perspective ?

Si la Commission électorale indépendante n’a pas encore proclamé de résultats officiels, cette déclaration marque un tournant. Le camp Tchiroma revendique une avance “irréversible” tandis que des observateurs internationaux évoquent “une participation élevée et un scrutin globalement apaisé malgré des tensions locales”.

À 92 ans, Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, fait face à la contestation la plus sérieuse de son long règne. Plusieurs candidats de l’opposition auraient déjà adressé leurs félicitations à Issa Tchiroma, selon ce dernier, un geste qu’il a salué comme “un signe de maturité démocratique et de respect du peuple camerounais”.

“Aujourd’hui commence le Cameroun de l’espérance”

En conclusion de son adresse, Issa Tchiroma Bakary a tendu la main à l’ensemble des forces vives du pays : enseignants, travailleurs, paysans, journalistes, diaspora.

“Cette victoire n’est pas celle d’un homme, ni d’un parti. C’est la victoire d’un peuple”, a-t-il martelé, avant d’appeler à “tourner la page” et à “refonder les institutions sur la justice et la fraternité”.

Son appel à Paul Biya pour un “coup de fil de félicitations” a résonné comme une invitation à clore une ère et à ouvrir un nouveau chapitre de l’histoire politique camerounaise.

“Le monde entier nous regarde. L’histoire nous observe. Soyons à la hauteur de ce moment”, a-t-il conclu, avant de lancer une dernière salve :

 “Vive le Cameroun ! Vive la République ! Vive le peuple souverain !”

Source News Afrique

Oura KANTÉ

Malikunafoni