Cameroun : Paul Biya, 92 ans, en route vers un huitième mandat malgré un vent de contestation
- malikunafoninet
- 13 oct.
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« Quarante-trois ans au pouvoir, c’est une vie entière pour une génération », lâche un jeune électeur rencontré à Yaoundé, à la veille du scrutin présidentiel du 12 octobre 2025. À 92 ans, Paul Biya, doyen des chefs d’État en exercice dans le monde, se présente une nouvelle fois pour un huitième mandat consécutif.
Au pouvoir depuis 1982, l’homme fort du Cameroun reste le grand favori de cette élection à un tour, malgré la présence de 11 autres candidats, dont Issa Tchiroma Bakary, 79 ans, ancien ministre et principal rival du président sortant. Ce dernier, après avoir quitté le gouvernement en juin, a rallié l’opposition et suscité un élan populaire inattendu, notamment dans sa région natale de Maroua, où il a attiré des milliers de sympathisants lors de son dernier meeting.
Face à lui, Paul Biya, resté discret tout au long de la campagne, n’est apparu que mardi dernier, lors d’un rassemblement dans cette même région stratégique du Grand Nord, deuxième bassin électoral du pays avec plus d’un million d’inscrits. Le contraste entre les deux rassemblements a frappé les observateurs : une foule clairsemée pour Biya, contre une mobilisation massive pour Tchiroma.
Selon le politologue Stéphane Akoa, interrogé par l’AFP, « il ne faut pas être naïf, le système en place dispose de tous les leviers pour orienter les résultats », même si cette campagne a été « plus animée que d’habitude ». Malgré un taux de pauvreté de 40 % et un chômage urbain de 35 %, une partie de la jeunesse camerounaise dit vouloir voter, espérant faire entendre sa voix.
La campagne s’est toutefois déroulée dans un climat tendu, marqué par le conflit persistant dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où les affrontements entre forces gouvernementales et séparatistes risquent d’affecter la participation.
Le Conseil constitutionnel a jusqu’au 26 octobre pour proclamer les résultats définitifs. En 2018, Paul Biya l’avait emporté avec plus de 71 % des voix, un score contesté par l’opposition et plusieurs ONG, dont Human Rights Watch, qui s’inquiètent à nouveau de la transparence du processus électoral.
Alors que le pouvoir vante la stabilité acquise sous le « père de la nation », l’opposition promet une alternance pacifique et une nouvelle ère politique. Reste à savoir si, cette fois, la longévité du président camerounais trouvera ses limites ou s’il s’apprête, à 92 ans, à prolonger encore un règne entamé il y a près d’un demi-siècle.
Source BFMTV
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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