Bénin–Gabon : les réseaux sociaux sous surveillance, Porto-Novo brandit la menace judiciaire
- malikunafoninet
- 26 sept.
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« Les réseaux sociaux ne sauraient devenir des zones de non-droit. » C’est en ces termes que les autorités béninoises ont haussé le ton face aux attaques verbales visant le président gabonais et d’autres responsables politiques de Libreville. Dans un communiqué diffusé mercredi, Porto-Novo a annoncé des poursuites judiciaires contre toute personne qui s’attaquerait aux dirigeants gabonais en ligne.
Une querelle numérique qui vire à la diplomatie
Depuis plusieurs semaines, des internautes béninois et gabonais se livrent à un échange d’invectives sur les plateformes numériques. Insultes, rumeurs et diffamations s’accumulent, au point de cibler directement les chefs d’État des deux pays. Une dérive qui a fini par inquiéter les chancelleries, soucieuses de préserver des relations bilatérales déjà fragilisées par les tensions régionales.
Mercredi, lors d’une rencontre entre le ministre gabonais des Affaires étrangères, Régis Onanga Ndiaye, et le consul honoraire du Bénin à Libreville, Dr Yessoufou Maroya, la question a été mise sur la table. Quelques heures plus tard, la diplomatie béninoise annonçait un durcissement de ton.
Le Code du numérique en première ligne
Le gouvernement béninois a prévenu que le Code du numérique servira désormais de fondement juridique à toute poursuite. Cette loi, déjà utilisée dans des affaires de cybercriminalité, pourrait sanctionner sévèrement les internautes coupables de propos injurieux ou d’incitation à la haine. Libreville avait récemment reproché au Bénin une forme de laxisme face aux attaques en ligne contre le président Brice Clotaire Oligui Nguema. La réplique de Porto-Novo sonne comme une volonté de restaurer la confiance.
Un rappel à la fraternité entre peuples
Au-delà de la menace judiciaire, le communiqué béninois insiste sur l’importance du respect mutuel. Les autorités appellent les citoyens à privilégier « la paix et la retenue » dans leurs échanges et assurent la protection des ressortissants gabonais vivant au Bénin. En retour, Libreville a promis de garantir la sécurité de la communauté béninoise installée sur son sol.
Une tendance africaine
Le cas bénino-gabonais illustre une dynamique plus large en Afrique : plusieurs États utilisent désormais les lois nationales pour réguler les discours en ligne, en invoquant la préservation de l’ordre public et des relations diplomatiques. Au Gabon, par exemple, la diffusion de fausses nouvelles peut être sanctionnée de cinq ans de prison.
Avec cette décision, Porto-Novo envoie un signal clair : les invectives numériques, longtemps tolérées, deviennent désormais un enjeu diplomatique. La question reste de savoir si cette fermeté suffira à calmer les ardeurs des activistes et à rétablir la sérénité dans les relations entre les deux pays.
Source Afrik.com
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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