Burkina Faso – UNIDAP : Vers une convergence stratégique entre le gouvernement et le système onusien

« Nos priorités doivent se croiser, sinon nos efforts resteront dispersés », a lancé un haut responsable burkinabè en conclusion d’une rencontre tenue jeudi 14 août à Ouagadougou entre le gouvernement et le système des Nations Unies.

Autour de la table, trois membres de l’exécutif — en charge des Affaires étrangères, de l’Économie et de la Coopération régionale — ont échangé avec la coordinatrice résidente de l’ONU et ses collaborateurs. L’objectif : passer en revue l’état d’avancement du Plan d’action intérimaire des Nations Unies pour le développement au Burkina Faso (UNIDAP), couvrant la période 2023-2025.

Ce plan, doté d’un portefeuille budgétaire structuré autour de trois piliers, cible des secteurs jugés essentiels : la transformation des systèmes alimentaires, la consolidation du lien entre aide humanitaire, développement et paix, ainsi que la stabilisation et la coopération transfrontalière.

Côté onusien, le message est clair : les interventions ont été recentrées pour coller au plus près des priorités nationales, qu’il s’agisse de résilience économique, de sécurité alimentaire ou de renforcement institutionnel. La vision pour 2025 inclut un réajustement des ressources vers des programmes dits « transformateurs », censés générer un impact durable.

Mais cette ambition ne va pas sans débats. Les ministres burkinabè ont exprimé des réserves sur la manière dont l’ONU mobilise ses financements et proposé d’examiner la question avec l’ensemble du gouvernement avant de trancher sur la stratégie à adopter. L’idée : parvenir à un langage commun et à une méthode partagée pour optimiser les ressources disponibles auprès des partenaires.

Le gouvernement a aussi insisté sur un point clé : que le système des Nations Unies travaille main dans la main avec les ministères sectoriels concernés afin d’éviter les doublons et de maximiser l’efficacité sur le terrain.

À moins de cinq mois de la clôture de l’UNIDAP 2023-2025, cette rencontre pourrait marquer un tournant vers une approche plus intégrée entre Ouagadougou et ses partenaires onusiens, dans un contexte régional où stabilité et développement sont plus que jamais liés.

Oura KANTÉ

Malikunafoni