Burkina Faso : Landry Ouédraogo alerte sur la montée inquiétante de la consommation de drogue chez les jeunes
- malikunafoninet
- 7 juil.
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La consommation de drogue au Burkina Faso prend une ampleur préoccupante, notamment parmi les jeunes, selon Landry T. Ouédraogo, expert certifié par les Nations Unies en prévention et prise en charge des troubles liés à la drogue. Dans un entretien exclusif, il dresse un constat alarmant et appelle à une mobilisation renforcée des autorités et des familles pour enrayer ce fléau.
D’après M. Ouédraogo, l’absence de données précises ne doit pas masquer la gravité de la situation. Chaque jour, plusieurs familles contactent son organisation, signalant la consommation de substances illicites chez leurs enfants, parfois dès l’école primaire, à partir de 9 ans. La tranche d’âge la plus touchée se situe principalement entre 12 et 20 ans, mais la drogue touche aussi des adultes plus âgés.
Sur le plan géographique, toutes les régions sont affectées, avec une intensité plus forte dans celles proches de la frontière ghanéenne, notamment la région du Centre-Sud où la consommation de cannabis et d’alcools frelatés est particulièrement répandue.
Face à ce constat, une stratégie nationale de lutte contre la drogue a été mise en place, à laquelle M. Ouédraogo a activement contribué via la Plateforme nationale des plaidoyers et de lutte contre l’abus de la drogue. Cette stratégie adopte une approche globale, combinant prévention, répression et prise en charge sanitaire et sociale. « La prévention doit primer, et la répression ne doit intervenir que lorsque la prévention échoue », explique l’expert.
Il souligne également que la lutte contre la drogue doit être humaine et respectueuse des droits des consommateurs, qui sont avant tout des victimes ayant besoin de soins et de réinsertion sociale, contrairement aux trafiquants qui doivent être sanctionnés.
La Plateforme a déjà mené diverses actions : sensibilisation dans les écoles, formation des acteurs judiciaires, accompagnement psychoéducatif des familles et prise en charge thérapeutique. Ce travail a permis à plusieurs consommateurs de se libérer de leur dépendance et de retrouver une vie stable, grâce notamment à des méthodes naturelles de soin telles que la naturothérapie, la phytothérapie ou la chromothérapie, disciplines pratiquées par M. Ouédraogo.
Selon lui, plusieurs facteurs expliquent l’essor de la consommation chez les jeunes : l’ignorance des risques, la disponibilité aisée des drogues dans tous les quartiers, le mimétisme social, ainsi que des troubles familiaux comme les conflits récurrents ou le manque d’autorité parentale. « Les enfants exposés à un environnement familial instable sont particulièrement vulnérables », alerte-t-il.
Il insiste aussi sur l’importance de renforcer la personnalité des jeunes afin qu’ils puissent résister aux pressions du groupe et faire des choix éclairés. Pour cela, il préconise des programmes d’empowerment destinés à développer leur confiance en eux.
En conclusion, Landry Ouédraogo lance un appel solennel aux parents pour qu’ils s’investissent davantage dans l’éducation et le suivi de leurs enfants, et aux autorités pour qu’elles consacrent les ressources nécessaires à la mise en œuvre effective de la stratégie nationale. Il met en garde contre le risque que la drogue ne devienne une nouvelle menace majeure pour le Burkina Faso, à l’issue de la lutte contre le terrorisme.
« La guerre contre le terrorisme prendra fin, mais si nous ne faisons rien face à la drogue, nous risquons de perdre toute une génération », avertit-il avec gravité.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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