Bobo-Dioulasso : le chantier du centre médical de Belle-Ville à la traîne, l’État hausse le ton
- malikunafoninet
- il y a 2 jours
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« À la fin du délai, nous ne viendrons pas constater l’avancement, mais réceptionner l’ouvrage ». Le message du coordonnateur national de l’initiative présidentielle pour la santé est clair : l’entreprise chargée de construire le Centre médical communal (CMC) de Belle-Ville doit rattraper son retard.
À Bobo-Dioulasso, ce projet devait incarner la volonté présidentielle de rapprocher les soins hospitaliers des populations. L’initiative, lancée en 2025, prévoit la réalisation de 25 CMC modernes dans tout le pays, intégrant blocs opératoires, laboratoires, services d’imagerie et capacités d’hospitalisation de 60 lits. L’objectif : éviter aux patients des évacuations longues et coûteuses vers les CMA ou CHR pour des interventions courantes comme une césarienne ou une appendicectomie.
Mais sur le terrain, l’ambition se heurte à la lenteur des travaux. À Belle-Ville, le chantier confié à l’entreprise Sim Afric Holding n’a réellement démarré qu’en mai, deux mois après l’installation officielle. Résultat : seulement 11 % d’exécution physique, alors que plus de la moitié du délai contractuel est déjà consommée. « Nous avons demandé à l’entreprise de doubler, voire tripler ses effectifs », insiste Drissa Traoré, rappelant qu’il s’agit d’un « chantier de patriotisme ».
La mission de contrôle, représentée par Dao Seydou du bureau Bifana, admet un retard mais affirme que les moyens seront renforcés pour tenir le délai. Un engagement scruté de près par la coordination nationale, qui refuse toute prolongation injustifiée.
Au-delà du cas de Belle-Ville, les 24 autres CMC prévus sont tous en cours de construction, avec des avancées variables. Certains sites affichent un rythme soutenu, salué par les autorités comme un signe d’engagement citoyen. Pour Drissa Traoré, l’enjeu dépasse la simple livraison d’un bâtiment : il s’agit de bâtir un réseau de santé de proximité capable de sauver des vies dans l’urgence.
Si les entreprises tiennent leurs promesses, ces centres pourraient changer le visage du système sanitaire national. Mais pour Belle-Ville, l’heure est désormais à la mobilisation pour rattraper un retard qui inquiète habitants et autorités.
Lefasonet
Oura KANTÉ
Malikunafoni
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