AES à la tribune de l’ONU : un plaidoyer pour la souveraineté et une dénonciation des « parrains » du terrorisme
- malikunafoninet
- 27 sept.
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« La Confédération des États du Sahel n’a pas peur. Elle ne cédera pas. Elle résistera encore et toujours », a lancé le Premier ministre malien, vendredi 26 septembre, à la tribune des Nations unies.
À New York, le chef du gouvernement du Mali s’est exprimé au nom de la Confédération des États du Sahel (AES) – qui regroupe le Mali, le Burkina Faso et le Niger – pour défendre la souveraineté des trois pays face aux menaces sécuritaires et aux pressions internationales.
Une lutte présentée comme mondiale
Le discours a martelé un message : en combattant les groupes armés, l’AES protégerait non seulement ses populations, mais aussi la stabilité d’autres régions, notamment l’Afrique de l’Ouest côtière. Selon Bamako, « les forces obscurantistes » seraient appuyées par des États étrangers, accusés d’armer, de financer ou de fournir des bases arrière aux groupes terroristes.
L’Ukraine et la France pointées du doigt
Le Premier ministre a évoqué des « preuves » de livraisons de drones kamikazes ukrainiens aux groupes terroristes et accusé Paris de soutenir des mouvements hostiles au Sahel, dans un contexte de rupture avec les anciennes forces internationales.
Une sortie musclée contre Alger
Autre moment fort : la dénonciation de l’Algérie, accusée d’avoir abattu un drone malien en avril 2025 et de servir de sanctuaire à certains groupes armés. Le Premier ministre a ironisé sur les « contradictions » de la diplomatie algérienne et averti que « pour chaque balle tirée, nous réagirons par réciprocité ».
Des ambitions régionales affichées
Au-delà du registre sécuritaire, le discours a mis en avant les ambitions de développement : création d’une Banque confédérale pour l’investissement, mise en valeur du potentiel agricole et minier, et volonté de rompre avec la dépendance extérieure. Le dirigeant malien a aussi confirmé le retrait de l’AES de la Cour pénale internationale (CPI), estimant que la justice internationale servait trop souvent des intérêts politiques.
Un appel à la réforme de l’ONU
En écho au thème de la 80ᵉ Assemblée générale – « Mieux ensemble » – l’orateur a plaidé pour une réforme profonde du système multilatéral, notamment l’attribution de deux sièges permanents à l’Afrique au Conseil de sécurité. « On ne peut pas continuer à faire la même chose en espérant des résultats différents », a-t-il résumé.
Et après ?
En multipliant les attaques verbales contre certaines puissances, la Confédération AES cherche à marquer son indépendance et à rallier un soutien panafricaniste. Mais ce discours offensif risque aussi d’exacerber les tensions régionales, en particulier avec Alger. Les prochaines semaines diront si la tribune onusienne aura servi de tremplin diplomatique ou accentué l’isolement du bloc sahélien.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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