États-Unis : un colonel limogé pour des propos critiques envers Israël et Netanyahu

« Israël est notre pire ‘allié’. Nous ne tirons rien de ce partenariat à part de l’hostilité dans le monde musulman », écrivait le colonel Nathan McCormack avant d’être relevé de ses fonctions au sein de l’état-major interarmées.

Le Pentagone a confirmé le limogeage du colonel Nathan McCormack, jusque-là chef de la branche Levant et Égypte à la direction stratégique J5. L'officier est sanctionné pour une série de publications sur les réseaux sociaux dans lesquelles il critiquait vertement Israël, son Premier ministre Benjamin Netanyahu, ainsi que l’alignement stratégique de Washington sur l’État hébreu.

Dans ses messages désormais archivés, McCormack accusait Israël de « nettoyage ethnique » et qualifiait le gouvernement Netanyahu de « sbires judéo-suprémacistes ». Il reprochait également aux puissances occidentales de taire les dérives israéliennes « par culpabilité historique liée à l’Holocauste ».

Sanction immédiate, enquête en cours

Le Département de la Défense a déclaré être « au courant de la situation » et a ouvert une enquête interne. McCormack a été réaffecté à son unité d’origine, en attendant les conclusions de l’instruction. Le Pentagone précise que les opinions exprimées ne reflètent pas la position officielle de l’institution.

Débat autour de la liberté d’expression

L’affaire suscite un vif débat aux États-Unis, où certains dénoncent une exception tacite à la liberté d’expression lorsqu’il s’agit de critiquer Israël. Plusieurs observateurs soulignent qu’il est fréquent de voir des officiers critiquer le gouvernement américain sans sanctions comparables, alimentant les soupçons sur l’influence des réseaux de lobbying pro-israéliens à Washington.

Ce nouvel épisode met en lumière la sensibilité extrême qui entoure la politique américaine au Moyen-Orient, et les limites, parfois floues, entre liberté d’expression et devoir de réserve dans les rangs de l’armée.

Oura KANTÉ

Malikunafoni