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À Djenné, le crépissage de la grande mosquée rassemble une communauté soudée autour de son patrimoine

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« Le crépissage, c’est une tradition léguée de génération en génération », affirme Bayini Yaro, l’une des femmes chargées d’apporter l’eau indispensable à ce rituel collectif. Sous un soleil ardent, au rythme des tambours et des chants, les habitants de Djenné, au centre du Mali, ont redonné vie à leur chef-d’œuvre d’architecture en terre, ce jeudi 12 juin.

 

Chaque année, avant la saison des pluies, la ville se mobilise pour entretenir sa célèbre grande mosquée, le plus grand édifice en terre crue du monde, classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1988. Recouverte de banco – un mélange de terre, d’eau, de beurre de karité, de son de riz et de poudre de baobab – la structure emblématique retrouve éclat et résistance grâce aux efforts conjoints de toute la population.

 

« Il n’y a pas de plus grand événement à Djenné que le crépissage », assure Aboubacar Sidiki Djiteye, jeune du quartier. Hommes, femmes et enfants, souvent recouverts de boue jusqu’au cou, grimpent sur les échafaudages de bois traditionnels pour enduire les murs des trois minarets, dans une ambiance festive empreinte de fierté et de ferveur.

 

Mais derrière la célébration se cache un enjeu majeur : préserver un symbole national dans une région marquée par l’instabilité sécuritaire. Depuis 2016, Djenné figure aussi sur la liste du patrimoine mondial en péril. Pour le maître-maçon Mafounè Djenepo, ce rituel va bien au-delà de l’entretien : « Cette mosquée, c’est l’image sur tous les timbres du Mali. »

 

Par

Oura KANTÉ

Malikunafoni

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