À Berlin, le Mali fustige le rôle des missions onusiennes dans les pays en crise
- malikunafoninet
- 16 mai
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« On ne peut pas envoyer une mission de maintien de la paix là où il n’y a pas de paix à maintenir », a martelé Abdoulaye Diop à la tribune de la Conférence onusienne sur le maintien de la paix, le 13 mai 2025 à Berlin. Une sortie critique qui reflète le désenchantement du Mali vis-à-vis de l’ONU.
Présent à Berlin pour la Conférence ministérielle des Nations Unies sur le maintien de la paix, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, n’a pas mâché ses mots. Devant ses homologues, il a dressé un bilan sévère de la présence onusienne au Mali, pointant des mandats inadaptés, un manque de collaboration, et l’instrumentalisation des droits de l’homme.
Pour Diop, la Minusma a échoué à répondre aux attentes des populations maliennes : « Dans beaucoup de localités, les civils étaient massacrés sous les yeux des casques bleus, impuissants, faute de mandat clair ». Il a également dénoncé l’absence de concertation entre la mission et l’État malien, affirmant avoir découvert certaines activités « par voie de presse ».
Le chef de la diplomatie malienne a par ailleurs regretté la faible part des ressources allouées au renforcement des capacités nationales, malgré un budget onusien dépassant le milliard de dollars annuels. Il a aussi dénoncé une ingérence persistante : « Ce n’est pas acceptable que des résolutions sur nos pays soient encore rédigées par les anciennes puissances coloniales, avec condescendance ».
Si le ministre reconnaît l’importance des missions onusiennes, il appelle à une réforme en profondeur : respect de la souveraineté, adaptation des mandats et coopération réelle avec les États hôtes. Le retrait de la Minusma en 2023 reste, pour Bamako, un tournant décisif dans sa quête d’une paix durable, sous contrôle national.
Par
Oura KANTE
Malikunafoni
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