Tribunal militaire de Sévaré : une semaine sous haute tension judiciaire

« La justice militaire doit être rendue avec rigueur et équité », glisse un officier présent à l’ouverture de la quatrième session correctionnelle de la 6ᵉ Région militaire, lundi 18 août à Sévaré. Cette audience marque le coup d’envoi d’une semaine chargée pour les magistrats et le parquet militaire, confrontés à une série de dossiers sensibles.

Au total, 29 affaires seront examinées, impliquant une cinquantaine de prévenus. Parmi eux, trois civils, signe que la juridiction militaire ne se limite pas aux seuls uniformes mais peut aussi concerner des citoyens ordinaires lorsque la loi le prévoit. Les chefs d’accusation varient : atteintes à la discipline, manquements au devoir, faits de droit commun commis par des militaires, autant de dossiers susceptibles d’éclairer le climat actuel au sein des forces armées.

Chaque session correctionnelle militaire est scrutée de près, car elle illustre la volonté des autorités de maintenir la discipline dans une armée en première ligne face aux défis sécuritaires du pays. Les sanctions, quand elles tombent, envoient un message clair : nul n’est au-dessus des règles, même en temps de guerre.

Historiquement, les juridictions militaires au Mali se sont imposées comme un rouage essentiel dans le contrôle interne des forces armées, mais elles suscitent aussi des débats sur leur capacité à concilier rigueur militaire et respect des droits des accusés. Cette nouvelle session, qui s’étalera sur une semaine, sera donc un test de transparence et d’efficacité pour le tribunal de la 6ᵉ Région.

À l’issue des délibérations, les verdicts attendus auront une résonance bien au-delà de la salle d’audience de Sévaré : ils rappelleront que, dans l’armée comme dans la société, la justice reste une condition indispensable pour restaurer la confiance et garantir la cohésion.

FAMa

Oura KANTÉ

Malikunafoni