"Toumani Diabaté: l'âme de la Kora".

Toumani Diabaté, Maitre de la Kora.

Le célèbre joueur de kora Toumani Diabaté s’est éteint à Bamako à l’âge de 58 ans, laissant derrière lui un héritage musical inestimable. Reportage.

« C’est une perte immense, non seulement pour le Mali, mais pour toute l’Afrique et le monde. Toumani n’était pas seulement un musicien, c’était un pont entre les générations, entre les continents », confie Amadou Koné, organisateur du Festival de la Kora de Bamako, les yeux embués, au lendemain de l’annonce de son décès.

Toumani Diabaté, héritier d’une lignée de griots vieille de 71 générations, est mort le 19 juillet 2024 à Bamako, des suites d’une courte maladie. Né en 1965, fils du légendaire Sidiki Diabaté — surnommé « le roi de la kora » — et de la diva Nama Koïta, Toumani aura consacré sa vie à faire rayonner l’instrument emblématique du Mandé.

Dès l’âge de cinq ans, il apprend la kora, et à treize ans, il brille à la Biennale du Mali avec l’Ensemble de Koulikoro, remportant le prix du meilleur orchestre traditionnel. Il rejoint ensuite l’Ensemble instrumental national du Mali. Sa virtuosité l’amène à collaborer avec les plus grands : Kandia Kouyaté, Ballaké Sissoko, Taj Mahal, et surtout Ali Farka Touré avec qui il signe en 2005 le chef-d’œuvre In the Heart of the Moon.

En 2008, sa musique franchit un nouveau cap avec Tapha Niang, intégrée à la bande-son du jeu LittleBigPlanet, malgré une polémique liée à des vers coraniques dans les paroles. La version instrumentale est finalement retenue par Sony, témoignant de l’universalité de son art.

Toumani Diabaté était bien plus qu’un musicien : un passeur, un bâtisseur de mémoire, un ambassadeur culturel du Mali. Son nom restera à jamais lié à la kora, dont il était l’un des plus brillants ambassadeurs.

Haoua Sangaré

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