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Sénégal : la liberté de la presse à l’épreuve après deux interpellations en deux jours

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« Nous ne faisons que notre travail, informer le public. » Ces mots d’un journaliste sénégalais résument le climat d’inquiétude qui s’installe dans les rédactions après l’arrestation successive de deux figures des médias, Maimouna Ndour Faye et Babacar Fall.

 

Deux arrestations qui secouent le paysage médiatique

 

En quarante-huit heures, deux journalistes ont été interpellés à Dakar, ravivant les tensions entre les autorités et la presse indépendante.

Tout a commencé mardi soir, lorsque les forces de l’ordre ont fait irruption dans les locaux de la chaîne 7TV, interrompant une émission en direct avec le patron de presse exilé Madiambal Diagne. La directrice de la chaîne, Maimouna Ndour Faye, a alors été arrêtée pour « atteinte à la sûreté de l’État » et « atteinte à l’autorité de la justice ».

 

Moins d’une journée plus tard, c’est Babacar Fall, journaliste à RFM et correspondant de RFI, qui a été brièvement placé en garde à vue après avoir interviewé le même Madiambal Diagne depuis la France. Dans cet entretien, l’intéressé affirmait que les poursuites contre lui étaient « purement politiques ».

 

Libérations sous conditions

 

Les deux journalistes ont été libérés, mais demeurent sous la menace de poursuites.

Maimouna Ndour Faye a retrouvé la liberté jeudi 30 octobre, tout en restant « à la disposition de la justice », selon son avocat Me Amadou Sall. Elle est tenue au silence médiatique en attendant la suite de la procédure.

Babacar Fall, de son côté, a été relâché la veille. Son conseil, Me Barro, a dénoncé une « arrestation injustifiée », soulignant l’absence de preuves tangibles.

 

Solidarité et indignation

 

Ces interpellations ont suscité une levée de boucliers dans le monde des médias et au sein des organisations de défense des droits humains.

Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS) a condamné une « intrusion inacceptable » dans le travail journalistique. Amnesty International et Reporters sans frontières ont, de leur côté, exigé la fin des « intimidations répétées » contre la presse.

 

En réponse, plusieurs professionnels préparent la création d’un Front pour la défense de la liberté de la presse. Dans le même temps, les signaux de 7TV et de Télé Futurs Médias ont été brièvement suspendus sur la TNT, un acte que beaucoup qualifient de « censure arbitraire ».

 

Un tournant pour la démocratie sénégalaise ?

 

Longtemps considéré comme un modèle de liberté d’expression en Afrique de l’Ouest, le Sénégal traverse une période de crispation entre pouvoir politique et médias.

Les affaires récentes laissent craindre une érosion progressive des acquis démocratiques et un durcissement du contrôle sur l’information.

Pour de nombreux observateurs, « la défense du droit d’informer » devient aujourd’hui un véritable test pour la démocratie sénégalaise.

 

Source Afrik.com

Oura KANTÉ

Malikunafoni

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