Sécurité régionale : une opération conjointe de l’AES déjoue un appui logistique au FLA
- malikunafoninet
- 26 juil.
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“La coordination entre États frères devient une arme stratégique contre l’instabilité au Sahel”, souligne un haut responsable sécuritaire malien après la saisie.
Un réseau de soutien logistique soupçonné de desservir les rebelles du Front de libération de l’Azawad (FLA) a été démantelé à la suite d’une opération de renseignement conjointe entre le Mali, le Niger et le Togo. La cargaison, composée de matériel militaire non létal, a été interceptée au port de Lomé avant de pouvoir atteindre le nord malien.
L’annonce officielle de cette saisie est intervenue le 22 juillet 2025, à travers un message spécial diffusé à la télévision nationale malienne. Si les autorités n’ont pas explicitement désigné le FLA, les éléments visuels rendus publics ont orienté les observateurs vers ce groupe armé actif dans la région de Gao.
Les équipements saisis, originaires d’Asie, comprenaient des milliers de tenues militaires, de paires de rangers, des canots pneumatiques, ainsi qu’un nombre important d’écussons identifiés comme étant liés au mouvement séparatiste. Ce matériel, selon les premiers éléments de l’enquête, aurait transité par Lomé et devait rejoindre Gao via le Niger.
Le rôle des services nigériens dans l’alerte ayant conduit à l’interception s’est avéré crucial. L’acheminement du matériel saisi jusqu’à Bamako a été assuré par les forces aériennes du Niger, illustrant la montée en puissance de la coopération sécuritaire au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES).
À ce stade, l’armée malienne reste prudente quant aux auteurs exacts de la tentative. Un opérateur économique basé à Gao est suspecté d’être l’importateur officiel de la cargaison, mais aucune preuve n’a encore établi un lien formel entre ce dernier et une organisation armée. Les rebelles concernés rejettent toute responsabilité, évoquant un circuit d’achat libre et non spécifiquement destiné à la lutte armée.
Au-delà des faits, cet épisode relance les inquiétudes autour de l’influence d’acteurs extérieurs sur les foyers de tension sahéliens. Si aucun pays n’a été formellement désigné, les autorités maliennes dénoncent une « opération de déstabilisation facilitée par des complicités étrangères ». Un discours qui s’inscrit dans une posture de vigilance affichée depuis plusieurs mois par les régimes de transition de la région.
L’affaire marque cependant un tournant opérationnel : elle atteste de la capacité de l’AES à mutualiser ses ressources pour faire face à la prolifération des réseaux logistiques qui alimentent les foyers de conflit. À l’heure où la guerre se joue autant sur le terrain que dans les chaînes d’approvisionnement, le succès de cette opération constitue un signal fort pour les groupes armés opérant dans la région.
Oura KANTÉ
Malikunafoni
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