Sur les pas de Calibre 27, le trio explosif du rap malien.
- malikunafoninet
- 23 juin
- 3 min de lecture

Depuis trois ans, un trio formé de jeunes rappeurs – Laye Djo, Blacky et Young BG – s’impose comme une figure incontournable de la scène hip-hop malienne. Réuni sous le nom Calibre 27 (C27), ce groupe originaire de Bamako enchaîne les succès avec un album et trois mixtapes salués par le public. Portrait d’un groupe qui bouscule les codes.
Créé en 2013 par le producteur Tiémoko Coulibaly, alias Zy Pagala, Calibre 27 est aujourd’hui l’un des piliers du rap malien. Ce que le groupe appelle la Génération Consciente, c’est un cri d’espoir, une voix née des quartiers populaires, portée par trois artistes aux styles distincts mais complémentaires : Bandiougou Gakou (Young BG), Fousseyni Kamissoko (Laye Djo) et Idrissa Diarra (Blacky).
Le décollage a lieu en 2016 avec des titres comme Ifa (Saoule-toi) ou Bas-quartiers, chanson manifeste dans laquelle ils racontent leur quotidien et leurs origines. Depuis, Calibre 27 multiplie les projets : un premier album, GC (Génération Consciente ou Génération Calibrée), et trois mixtapes remarquées : Tcho Tcho (période d’abondance créative), Neutralisant Vol.1 (2019) et Vol.2 (2020). Le concept ? Chaque nouveau projet vient “neutraliser” le précédent, c’est-à-dire le surpasser.
Le groupe est omniprésent sur les scènes culturelles du pays et entame, lentement mais sûrement, une conquête internationale. Leur premier concert à l’étranger a eu lieu en 2019 au Maroc. En parallèle, ils ont remporté plusieurs distinctions dont le Flo Massaké et le Mali Awards du meilleur groupe de rap en 2019.
Une alchimie née de la vision de Zy Pagala
Calibre 27 n’est pas le fruit du hasard. Dès 2009, Zy Pagala réfléchit à une formation qui réunirait les meilleurs jeunes rappeurs du pays. Chacun des membres avait entamé une carrière solo discrète, mais c’est la rencontre orchestrée par le producteur qui a donné naissance au groupe.
Tout part d’une confidence de Laye Djo sur le talent de BG, qu’il connaît depuis longtemps. Blacky, de son côté, avait déjà été repéré par Zy. Après quelques essais, l’alchimie opère et le groupe voit le jour. Le nom Calibre 27, inspiré des balles de fusil à pompe, symbolise la puissance de leurs paroles : « Ces balles sont dangereuses, nos bouches aussi », plaisante Laye Djo.
Une musique sincère et consciente
Ce qui fait la force du groupe, c’est d’abord la richesse de leurs voix. Laye Djo apporte une voix aigüe, Blacky une voix médium, et BG une voix grave. Une diversité qui, sous la direction artistique de Zy Pagala, crée une véritable harmonie musicale. Ce mélange de timbres donne une couleur unique à leurs morceaux, où se croisent mélodies, flow et engagement.
Mais au-delà du son, C27 touche par la sincérité de ses textes. Issus de quartiers modestes, les trois rappeurs racontent leur vécu, leur lutte, leur espoir. Pour Zy Pagala, “ils font la musique avec passion. Ce sont des bosseurs, très à l’écoute. Ils veulent briller et montrer qu’on peut réussir en venant de rien”.
Cap sur l’international
Calibre 27 ne compte pas s’arrêter là. Un grand concert est prévu au Stade du 26 mars, à Bamako, le 21 mars prochain. Un événement majeur qui précédera la sortie de Neutralisant Vol.3, intitulé Warbatiè, en référence à un célèbre jeu de cartes.
Leur ambition ? S’exporter, conquérir les grandes scènes du monde, jusqu’à Bercy. Avec du talent, de la discipline et une équipe solide, Calibre 27 s’affirme comme un modèle pour toute une génération.
Haoua Sangaré
Malikunafoni
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