Santé au Sahel : l’OMS appelle à l’autonomie pharmaceutique des pays de l’AES
- malikunafoninet
- 27 août
- 2 min de lecture

« La Zambie produit déjà son propre vaccin contre le choléra, pourquoi pas vous ? » C’est par cette interpellation directe que le Directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, le Professeur Mohamed Yakub Janabi, a marqué sa rencontre avec les ministres de la Santé du Mali, du Burkina Faso et du Niger, en marge de la 75e session du Comité régional de l’organisation, tenue à Lusaka.
Au cœur des échanges : l’urgence de bâtir des systèmes de santé plus résilients dans une région en proie aux crises sécuritaires et économiques. Le responsable onusien a insisté sur trois leviers majeurs : le renforcement des soins de santé primaires, la préparation face aux urgences sanitaires et le développement des compétences médicales locales. Mais il est surtout allé plus loin en encourageant les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) à investir dans la fabrication locale de médicaments et vaccins.
Des priorités partagées au sein de l’AES
Les ministres sahéliens n’ont pas manqué de dresser la liste des défis communs. Le médecin colonel-major Garba Hakimi, qui parlait au nom de la délégation, a pointé la nécessité de réduire la mortalité maternelle et néonatale, d’élargir l’accès aux soins spécialisés comme la chirurgie cardiaque ou la greffe rénale, et de créer une centrale d’achat commune de médicaments pour réduire les coûts.
L’OMS promet un appui renforcé
Séduit par la clarté du dialogue, le Pr Janabi a assuré que l’OMS mobilisera une assistance technique ciblée afin d’appuyer concrètement ces priorités. Il a même invité les responsables de l’AES à Brazzaville, siège régional de l’organisation, pour approfondir les discussions.
Diplomatie sanitaire et symboles culturels
Au-delà des débats techniques, la rencontre a aussi pris une dimension symbolique. La ministre malienne de la Santé, le médecin colonel Assa Badiallo Touré, a remis au nom de ses homologues un tableau représentant un Ciwara, emblème de la culture bambara, en signe de reconnaissance. En fin de journée, elle a également reçu la visite de la communauté malienne installée en Zambie, rappelant la place du « diatiguiya » — l’hospitalité et le lien social — dans la diplomatie malienne.
Contexte : un Sahel à la croisée des chemins
Ces discussions interviennent alors que les pays de l’AES font face à une double contrainte : une insécurité persistante qui pèse sur leurs économies et un système de santé fragilisé par la rareté des ressources. Selon l’OMS, la région concentre encore certains des taux de mortalité maternelle et infantile les plus élevés au monde. L’appui de l’organisation pourrait donc constituer une opportunité pour transformer une contrainte en levier d’innovation et d’intégration régionale.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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