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Réforme fiscale au Sénégal : vers une hausse stratégique de la TVA pour renforcer les recettes de l’État

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Un retour temporaire à un taux de 20 % sur la TVA pourrait booster rapidement les finances publiques, selon un économiste sénégalais.

 

Dans le cadre des réformes structurelles annoncées par les nouvelles autorités, le Sénégal s’engage sur la voie d’une refonte en profondeur de son Code général des impôts. Un Comité de pilotage a été mis en place fin mai pour piloter ce chantier ambitieux, avec pour objectif principal d’augmenter la pression fiscale afin d’atteindre, voire dépasser, le seuil des 20 % recommandé par l’UEMOA.

 

Le Premier ministre Ousmane Sonko a exprimé clairement cette volonté dans sa Déclaration de politique générale. Pour y parvenir, le gouvernement envisage d’élargir l’assiette fiscale en intégrant des secteurs jusqu’ici peu ou pas taxés : économie informelle, activités numériques, et certaines niches exonérées sans justification claire. À cela s’ajoutent des mesures de modernisation administrative, incluant la digitalisation et la promotion du civisme fiscal.

 

Mais ces pistes, bien qu’indispensables sur le long terme, ne permettront pas de générer des ressources immédiates, alerte l’économiste Serigne Mbacké Sougou. Pour cet expert en fiscalité, la situation budgétaire actuelle requiert des mesures urgentes et ciblées.

 

Il plaide ainsi pour une réforme temporaire de la fiscalité indirecte, en particulier la TVA. Plus précisément, il propose de faire passer le taux de la TVA de 18 % à 20 %, sur une période de six mois, de juillet à décembre 2025. Cette hausse serait appliquée uniquement sur les biens et services majoritairement consommés par les couches sociales les plus aisées, épargnant ainsi les populations à faibles revenus.

 

Cette mesure, explique-t-il, permettrait d’augmenter rapidement les recettes fiscales, sans pour autant peser sur le pouvoir d’achat des ménages vulnérables. Il déconseille toutefois toute hausse des taxes spécifiques ou sur les affaires financières, afin d’éviter une flambée des coûts du crédit et une inflation artificielle des prix.

 

Pour rappel, le Sénégal avait déjà appliqué un taux de TVA de 20 % avant son harmonisation avec les normes communautaires de l’UEMOA en 1998. Ce retour ciblé à l’ancien taux, bien encadré, pourrait ainsi représenter une manœuvre efficace pour stabiliser la trésorerie publique, tout en préparant les réformes plus profondes à venir.

 

La réussite de cette transition dépendra de l’équilibre entre nécessité fiscale et justice sociale — un défi que le gouvernement semble prêt à relever.

 

Oura KANTÉ

Malikunafoni

 

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