RDC – Sénégal : victoire renversante, mais l’ombre d’un débat autour de Sadio Mané
- malikunafoninet
- 10 sept.
- 2 min de lecture

« On ne peut pas oublier tout ce qu’il a fait, mais il faut être lucide : Sadio n’est plus le même », lâche Astou, étudiante à l’UCAD, au lendemain du choc RDC – Sénégal. Sa voix résume le dilemme qui secoue aujourd’hui le football sénégalais : célébrer une légende ou préparer son après.
Mardi soir, le Stade des Martyrs de Kinshasa a offert un scénario digne d’un film. La République Démocratique du Congo, galvanisée par un public incandescent, menait 2-0 après une demi-heure grâce à Bakambu et Wissa. Sonnés, les Lions de la Teranga semblaient proches du naufrage. Mais sous la houlette de leur nouveau sélectionneur, Pape Bouna Thiaw, ils ont trouvé les ressources pour renverser le cours du match : Pape Gueye a réduit l’écart d’une frappe puissante (39ᵉ), Nicolas Jackson a égalisé au retour des vestiaires (53ᵉ), puis Pape Matar Sarr a libéré son pays à trois minutes de la fin (87ᵉ). Une victoire 3-2, synonyme de première place du groupe B avec 18 points, devant la RDC (16 pts).
Pourtant, l’euphorie de la remontada a vite laissé place à un autre sujet : le rôle de Sadio Mané.
Le poids des attentes
À 33 ans, l’attaquant star ne suscite plus la même unanimité. Certains supporters l’accusent de ralentir le jeu, d’autres estiment qu’il devrait désormais entrer en cours de match. « Ce match prouve que le Sénégal n’est plus dépendant de lui », analyse Amadou Niang, journaliste sportif. « Le vrai débat, c’est son rôle : capitaine, remplaçant, mentor ? Le staff doit trancher. »
Dans les rues de Dakar, les réactions oscillent entre reconnaissance et impatience. Alioune, vendeur à Sandaga, défend bec et ongles l’icône nationale : « On ne peut pas jeter Sadio comme une vieille chaussure ! » À l’inverse, Khady, commerçante, se projette déjà vers l’avenir : « Lamine Camara, Jackson, Sarr… C’est eux le futur. Sadio doit accepter de passer le relais. »
Une transition à gérer
Conscient de la polémique, le sélectionneur Pape Bouna Thiaw a opté pour la diplomatie en conférence de presse : « Sadio traverse une période difficile, mais il reste un leader. Il faut gérer ça avec intelligence et respect. »
Ce respect, Mané l’a gagné à travers une carrière hors norme : premier Sénégalais Ballon d’Or africain depuis plus de vingt ans, artisan majeur du sacre continental de 2022, philanthrope engagé dans son village natal. Mais la relève frappe à la porte et la prochaine CAN en Côte d’Ivoire (janvier 2026) pourrait accélérer la transition.
Entre héritage et renouveau, le Sénégal vit peut-être les derniers chapitres de l’ère Sadio Mané. Reste à savoir si cette page se tournera dans l’harmonie… ou dans la douleur.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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