Procès de l’avion présidentiel : Moussa Mara livre sa version devant la Cour
- malikunafoninet
- 5 juin
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« Le FMI avait des réserves, il fallait rassurer », a déclaré Moussa Mara à la barre. L’ancien Premier ministre du Mali a comparu hier comme témoin devant la Cour d’assises de Bamako, dans le cadre du procès très attendu sur l’achat de l’avion présidentiel et d’équipements militaires.
Présent sur les bancs de la Cour, j’ai suivi un témoignage long, méthodique, et parfois incisif. Moussa Mara a expliqué avoir découvert les contours du dossier à travers une discussion avec l’ex-ministre de l’Économie, Bouaré Fily Sissoko, alors que le FMI exprimait des inquiétudes. « Pour éviter que ces affaires n’altèrent les relations avec le Fonds, il a été décidé de faire appel à une instance de contrôle », a-t-il expliqué.
C’est ainsi qu’il saisit le Bureau du Vérificateur général pour diligenter deux audits : l’un sur l’acquisition de l’aéronef, l’autre sur les marchés militaires. Selon lui, cette initiative visait à prouver la volonté de transparence des autorités maliennes.
Des irrégularités en cascade
À propos de l’avion présidentiel, Moussa Mara a évoqué un contrat rédigé en anglais, des transferts de fonds non conformes, et une passation de marché en dehors des règles. Le coût total de l’appareil ? Entre 20 et 21 milliards de FCFA, selon les informations qu’il dit avoir reçues — un montant bien supérieur au prix d’achat initial de 18 milliards, après ajout de frais annexes (intermédiation, stationnement...).
Concernant les équipements militaires, les révélations sont tout aussi sensibles. Le rapport d’audit évoque une garantie de l’État contraire aux pratiques habituelles, des signatures multiples en une seule journée, et des flux financiers suspects. Autre point soulevé : le montant du contrat principal était plus élevé que les propositions des sous-traitants, suggérant une possible surfacturation.
L’ambiguïté du “secret défense” dénoncée
Moussa Mara alerte également sur l’imprécision du concept de “secret défense” : « Tant qu’on ne définit pas ce que recouvre cette notion, on laisse place à toutes les interprétations. »
Ce témoignage jette une lumière crue sur des pratiques opaques ayant entouré ces deux dossiers emblématiques. À la Cour, les débats promettent d’être encore longs — et politiquement lourds.
Par
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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