Procès de l’avion présidentiel : le parquet réclame des peines lourdes, sauf pour Mahamadou Camara

« Même s’il faut aller devant Dieu, le parquet général ira chercher les 29 milliards de FCFA détournés », a lancé le substitut général Kokè Coulibaly, lors de son réquisitoire ce jeudi 3 juillet devant la Cour d’assises spéciale de Bamako.

Dans une salle tendue et attentive, le ministère public a requis des peines exemplaires contre Mme Bouaré Fily Sissoko, le Général Moustapha Drabo et le Colonel-major Nouhoum Dabitao, dans l’affaire dite de l’« achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires ». Les faits reprochés portent sur des accusations de corruption, faux, usage de faux, escroquerie, association de malfaiteurs et atteinte aux biens publics.

Selon le parquet, les deux contrats signés entre l’État malien et la société Guo-Star relèvent de la « plus grande escroquerie financière de l’histoire récente du pays ». Pour le procureur Coulibaly, en pleine crise nationale, les dirigeants d’alors auraient « pillé les finances publiques sous couvert de patriotisme militaire ».

Le parquet a cependant demandé l’abandon des poursuites contre Mahamadou Camara, ancien ministre et directeur de cabinet d’IBK, estimant que l’intention criminelle n’a pas été prouvée dans son cas.

Du côté du Contentieux de l’État, représenté par Issa Maïga, la partie civile exige que Mme Bouaré rembourse 10 milliards FCFA perçus indûment pour des armes jamais livrées, ainsi que plus de 2 milliards FCFA relatifs à des écarts inexpliqués dans l’achat de l’avion présidentiel.

La défense présentera ses plaidoiries lundi prochain. Un verdict très attendu dans un dossier emblématique de la lutte contre la corruption au Mali.

Oura KANTÉ

Malikunafoni