Procès de l’avion présidentiel : la Cour d’assises de Bamako tranche, peines lourdes et acquittements retentissants
- malikunafoninet
- 9 juil.
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« C’est une décision qui fera date dans les annales judiciaires maliennes », commente un observateur à la sortie du tribunal, ce mardi à Bamako.
Après plusieurs semaines d’audience, la Cour d’assises de Bamako a rendu son verdict dans le dossier emblématique de l’acquisition de l’avion présidentiel et de matériels militaires, une affaire qui aura cristallisé l’attention nationale et suscité un vaste débat sur la gestion des deniers publics sous l’ancien régime.
Parmi les figures clés jugées ce jour, l’ancienne ministre de l’Économie et des Finances, Bouaré Fily Sissoko, a été reconnue coupable et condamnée à dix ans de prison ferme, assortie d’une amende de 500 000 francs CFA. Une peine lourde pour celle qui a longtemps incarné la rigueur budgétaire au sommet de l’État.
Autre condamnation marquante : celle du Colonel-major Nouhoum Dabitao, qui écope de sept années d’emprisonnement ferme, avec une amende de 300 000 francs CFA. Il était notamment poursuivi pour sa participation aux opérations d’acquisition du matériel militaire au cœur de l’affaire.
En revanche, deux anciens hauts responsables s’en sortent blanchis. Le Général Moustapha Drabo et Mamadou Camara, ex-directeur de cabinet de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, ont tous deux été acquittés. Le tribunal a estimé que les charges retenues contre eux n’étaient pas suffisamment étayées.
Enfin, cinq autres personnalités poursuivies dans le cadre de cette même affaire ont été jugées par contumace. Ces dernières font l’objet de mandats d’arrêt internationaux et demeurent introuvables à ce jour.
Cette décision de justice, très attendue, marque un tournant dans les efforts de reddition des comptes engagés par les autorités de transition. Elle relance également les interrogations sur l’efficacité des dispositifs de contrôle financier dans les grandes opérations d’acquisition publique.
Les débats, eux, sont loin d’être clos. Plusieurs observateurs s’interrogent déjà sur d’éventuels appels ou rebondissements judiciaires. Une chose est sûre : le jugement de ce jour, au-delà de son aspect juridique, envoie un signal fort dans un Mali en quête de transparence et de justice.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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