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Procès de l’avion présidentiel et des équipements militaires : la tension baisse, la vérité toujours en débat

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« Nous avons besoin d’apaisement pour avancer sereinement vers les réquisitoires », a lancé le magistrat Koké Coulibaly, représentant du parquet, en annonçant l’abandon des poursuites contre le colonel Mamourou Togo, vendredi 27 juin 2025.

 

Après quatre semaines d’audience tendue, le procès des équipements militaires et de l’avion présidentiel connaît un tournant plus calme. La semaine avait pourtant commencé sur fond d’affrontements verbaux entre parquet et défense, autour de procès-verbaux contestés et de témoignages qualifiés de douteux.

 

Le mardi, le parquet avait requis des poursuites contre le colonel Mamourou Togo, sur la base de l’article 298 du code pénal. Une décision vivement dénoncée par la défense, qui a évoqué un « malentendu infernal » et une stratégie d’évitement du débat de fond.

 

Dès le lendemain, la tension est montée d’un cran avec la présentation d’un procès-verbal émanant du ministère de la Défense, que les avocats ont jugé non authentifié. Ils ont exigé la comparution du général Sadio Camara pour éclairer l’affaire. Jeudi, c’est l’ancien président Bah N’Daou que la défense a souhaité entendre à propos d’un mandat administratif adressé à l’ex-ministre Bouaré Fily Sissoko. Celle-ci a déclaré n’avoir débloqué aucun fonds sans PV de réception en bonne et due forme.

 

Mais vendredi, les lignes ont bougé. Le parquet a retiré ses poursuites contre le colonel Togo, et en retour, la défense a renoncé à faire comparaître Bah N’Daou. Un compromis salué par le président de la Cour, Bamassa Sissoko, comme un signe de « maturité judiciaire ».

 

Dans le même élan, deux témoins clés ont été entendus. Le lieutenant à la retraite Wally Keita, ex-chef comptable matière, a reconnu sa signature sur un PV mais nié avoir participé à une réception relevant de la Direction du Matériel. Il a produit des ordres de mouvement inédits, provoquant la surprise du parquet. Le lieutenant-colonel Coumba Diarra, quant à elle, a confirmé avoir participé à six commissions de réception, mais ses documents ont été accueillis avec prudence par la Cour.

 

Dernier rebondissement : la demande de la défense pour entendre le général Sidiki Samaké, auteur présumé d’un tableau récapitulatif des livraisons d’équipements. Le parquet s’y est opposé, mais la Cour a accepté sa comparution, prévue pour ce lundi 30 juin. Son audition viendra clore un mois d’audiences parfois houleuses.

 

Après cela, place aux réquisitoires et aux plaidoiries. En coulisses, les positions restent tranchées : la défense déplore une absence de preuves solides, tandis que le parquet assure avoir les éléments nécessaires pour établir les faits. Verdict attendu dans une atmosphère désormais plus apaisée, mais toujours chargée d’enjeux.

 

Oura KANTÉ

Malikunafoni

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