Pouvoir des mandats : « Sans lui, le pays aurait basculé », affirme le procureur Idrissa Hamidou Touré

« Nous conservons la plénitude des pouvoirs pour maintenir l’ordre dans la cité », a défendu le procureur Idrissa Hamidou Touré, face aux critiques sur l’usage des mandats de dépôt, lors d’un entretien accordé à Mali Tribune.

À la tête du parquet du Tribunal de grande instance de la Commune IV, le procureur Touré a plaidé pour le maintien du pouvoir de mandat judiciaire, qu’il juge vital dans un pays confronté à la déstabilisation, à la corruption et à la criminalité économique. Il s’inquiète notamment de certaines dispositions du nouveau code de procédure pénale, qui permettent à un seul juge d’ordonner une remise en liberté, même dans des affaires de détournement massif, sans véritable contrepoids.

S’il reconnaît que des abus peuvent exister, il milite pour des mandats « opportuns et réfléchis », ainsi qu’un meilleur encadrement des pratiques judiciaires. Il met en avant les résultats de son tribunal : sur 788 placements sous mandat en 2024, 758 ont été jugés, et plus de 500 personnes ont purgé leur peine et quitté la prison. À Bollé, sur 46 femmes incarcérées, 45 ont été définitivement jugées.

« Nous ne sommes pas parfaits, mais nous faisons notre part pour la stabilité du pays », a-t-il conclu, appelant à ne pas fragiliser une justice déjà confrontée à de multiples défis.

Oura KANTÉ

Malikunafoni