Partis politiques au Mali : entre effervescence démocratique et désillusion populaire
- malikunafoninet
- 2 juil.
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« Peut-on demander à un défunt de payer ses dettes ? » La formule, lancée par un ancien cadre politique rencontré à Bamako, résume l’amertume ambiante face à la mise à l’écart des partis dans le Mali de la Transition.
Nés dans l’euphorie post-1991 après la chute du régime autoritaire de Moussa Traoré, les partis politiques maliens avaient incarné l’espoir d’une démocratie moderne. L’Adéma-PASJ, figure de proue du pluralisme, s’imposa dès 1992, avec Alpha Oumar Konaré à la tête de l’État pendant dix ans. Une dynamique poursuivie par Amadou Toumani Touré (ATT), puis par Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), bien que leurs gestions aient été vivement critiquées.
Trois décennies plus tard, le constat est amer. Ce foisonnement d’acteurs politiques, parfois réduits à des regroupements communautaires ou régionaux, s’est peu à peu dilué dans une gouvernance souvent jugée déconnectée des aspirations populaires. Nombreux sont ceux qui, aujourd’hui, tiennent les partis pour responsables des errements politiques ayant favorisé l’insécurité, la corruption et la défiance envers les institutions.
Pourtant, en dépit des critiques, la période démocratique a vu naître des avancées majeures : construction d’infrastructures, liberté d’expression, structuration de la société civile. Des acquis que certains analystes estiment injustement balayés par les discours nostalgiques du régime militaire d’avant 1991.
Aujourd’hui, alors que les partis sont dissous et que leurs dirigeants sont sommés de « rendre compte », une question subsiste dans les esprits : faut-il condamner tout un pan de l’histoire politique malienne ou reconnaître ses mérites malgré ses échecs ? La démocratie malienne, imparfaite, aura-t-elle été qu’une parenthèse ?
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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