Niger : une hausse historique de 40 % du SMIG pour redonner souffle au pouvoir d’achat
- malikunafoninet
- 24 oct.
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« C’est un signal fort de justice sociale », s’est réjoui un responsable syndical après l’annonce du gouvernement nigérien. À l’issue du dernier Conseil des ministres, Niamey a officialisé une mesure attendue depuis plusieurs années : la revalorisation du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG), désormais fixé à 42 000 FCFA, contre 30 047 FCFA auparavant. Une augmentation de près de 40 %, la plus importante jamais enregistrée dans le pays.
Un tournant social dans un contexte économique fragile
Cette décision s’inscrit dans la volonté du gouvernement de soutenir le pouvoir d’achat des travailleurs face à la flambée des prix. Dans un contexte marqué par l’inflation et la hausse du coût de la vie, la mesure vise également à renforcer la protection sociale et à encourager la stabilisation du marché intérieur.
Le ministère du Travail a précisé que le nouveau taux horaire du SMIG servira désormais de référence pour la fixation des salaires minima par catégories professionnelles, conformément à la convention collective interprofessionnelle.
Une décision saluée mais jugée insuffisante par les syndicats
Les centrales syndicales, notamment l’Union Syndicale Progressiste des Travailleurs (USPT), ont salué « un pas important vers plus d’équité », tout en appelant à aller plus loin. Elles demandent notamment une révision des grilles salariales de la fonction publique et un renforcement du contrôle du respect du nouveau SMIG dans le secteur privé.
Cette revendication n’est pas nouvelle. Déjà en juin 2023, lors du Conseil national du travail, syndicats, employeurs et gouvernement avaient longuement débattu de la nécessité d’une revalorisation salariale, en insistant sur la prise en compte des agents auxiliaires et des travailleurs non permanents dans la réforme.
Des signaux économiques encourageants
Malgré un SMIG encore inférieur à celui du Burkina Faso (45 000 FCFA) ou du Sénégal (64 175 FCFA), le Niger affiche des perspectives économiques positives. Selon la Banque mondiale, le taux d’extrême pauvreté, estimé à 52,9 % en 2024, pourrait reculer à 50,1 % en 2025, soit environ 310 000 personnes sorties de la précarité.
De même, l’inflation, qui atteignait 9,1 % en 2024, devrait se stabiliser autour de 4,2 % en 2025, notamment grâce à la baisse des prix des denrées alimentaires. Ces indicateurs traduisent une amélioration progressive du climat économique, même si le pays reste en quête d’un alignement sur les standards régionaux.
Une étape vers une justice sociale plus inclusive
Pour le gouvernement nigérien, cette revalorisation constitue une étape clé d’une politique sociale plus équitable, destinée à mieux protéger les travailleurs les plus vulnérables. Mais pour les syndicats, la bataille est loin d’être terminée : ils espèrent que cette mesure ouvrira la voie à une réforme salariale plus large et plus durable, garante d’un véritable mieux-être pour les familles nigériennes.
Source Afrik.com
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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