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Leadership législatif africain : le Mali plaide pour une diplomatie parlementaire souveraine à Rabat

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« Le respect de la souveraineté du Mali, de ses choix stratégiques et des intérêts vitaux de son peuple guide désormais notre action publique. » Cette ligne directrice a été réaffirmée par le président du Conseil national de Transition (CNT), Malick Diaw, lors de la 3ᵉ Conférence des présidents d’assemblées législatives africaines, tenue du 12 au 14 décembre 2025 à Rabat, au Maroc.


Réunis autour du thème « Leadership législatif et diplomatie parlementaire dans un ordre mondial en mutation », les responsables parlementaires du continent ont échangé sur le rôle croissant des institutions législatives face aux recompositions géopolitiques actuelles. Pour le Mali, cette tribune a servi à exposer la vision d’une diplomatie parlementaire active, assumée et alignée sur le processus de refondation engagé depuis 2020.


Une transition institutionnelle au cœur du discours


Installé le 5 décembre 2020, le Conseil national de Transition est présenté par son président comme un pilier du nouvel édifice institutionnel malien. Au-delà de sa mission législative, l’organe s’est engagé, selon Malick Diaw, dans une diplomatie parlementaire soutenue, destinée à maintenir le dialogue avec les peuples et les institutions du monde, notamment après les sanctions imposées par la CEDEAO.


Cette démarche s’est traduite par une présence accrue du CNT dans les instances interparlementaires, la relance des relations bilatérales et la création de plus d’une vingtaine de groupes d’amitié parlementaire, considérés comme des leviers essentiels de coopération et de compréhension mutuelle.


Rabat, symbole d’un partenariat ancien et renouvelé


Le choix du Maroc comme pays hôte n’a pas été anodin dans l’argumentaire du président du CNT. Il a rappelé les liens historiques entre Bamako et Rabat, nourris depuis des siècles par des échanges politiques, commerciaux, religieux et culturels. Il a notamment mis en avant la formation des imams maliens à l’Institut Mohammed VI depuis 2013, citée comme un exemple concret de coopération bénéfique entre les deux pays.


L’AES comme nouvel espace parlementaire


Dans un contexte régional marqué par la création de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES), le président du CNT a également évoqué la dynamique en cours entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Après la rencontre des chefs d’État à Niamey en juillet 2024, des travaux préparatoires ont été engagés entre parlementaires et experts des trois pays.


Des sessions confédérales des parlements de l’AES sont annoncées, avec pour ambition de coordonner les positions législatives et diplomatiques, et de bâtir des partenariats internationaux fondés sur le respect mutuel et la souveraineté des États membres.


Condamnation du terrorisme et appel à la solidarité africaine


Abordant les défis sécuritaires, Malick Diaw a tenu un discours ferme contre ce qu’il qualifie de soutiens extérieurs au terrorisme dans le Sahel. Il a appelé les parlements africains à condamner toute forme d’ingérence et à s’élever contre le « terrorisme économique et médiatique » que subiraient les pays de l’AES.


Un appel à la solidarité des États africains et des partenaires respectueux a été lancé, afin que la lumière soit faite sur ces pratiques et que la coopération parlementaire contribue à la stabilité régionale.


Une diplomatie parlementaire appelée à se renforcer


En conclusion, le président du CNT a réaffirmé l’engagement du Mali en faveur d’une diplomatie parlementaire proactive, estimant qu’elle constitue un outil stratégique pour faire face aux mutations du monde contemporain. Il a également salué l’accueil réservé à la délégation malienne par les deux chambres du Parlement marocain.


Les travaux de la Conférence devraient déboucher sur des recommandations visant à renforcer le leadership législatif africain. Pour le Mali, le prochain rendez-vous se profile déjà avec la tenue annoncée des sessions parlementaires confédérales de l’AES, appelées à marquer une nouvelle étape dans la coopération institutionnelle sahélienne.


Oura KANTE

Malikunafoni

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