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12e Journée scientifique du SYNAPHARM : le pharmacien, acteur clé face aux crises sanitaires

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« Chaque initiative locale peut sauver des vies. » Cette conviction a traversé l’ensemble des échanges lors de la 12ᵉ Journée de communication scientifique du Syndicat national des pharmaciens du Mali (SYNAPHARM), tenue le samedi 13 décembre 2025. Placée sous le thème du rôle du pharmacien dans la gestion et la prévention des épidémies et catastrophes, la rencontre a réuni professionnels du secteur, autorités sanitaires et partenaires autour d’un même enjeu : renforcer la sécurité sanitaire nationale.

 

Dans un contexte marqué par la recrudescence des urgences sanitaires et les risques épidémiques, le SYNAPHARM a voulu mettre en lumière la place stratégique du pharmacien, à la fois comme garant de l’accès sécurisé aux médicaments et comme acteur de première ligne dans les dispositifs de prévention.

 

Prenant la parole à l’ouverture, le Secrétaire général du SYNAPHARM a dressé un bilan des actions menées ces dernières années pour structurer et valoriser la profession pharmaceutique au Mali. Il a notamment rappelé la participation active du syndicat aux États généraux de la Santé en 2024, l’avancement des travaux du futur siège social dont la première pierre a été posée en décembre 2023, ainsi que les dons de médicaments effectués au profit du ministère de la Santé dans le cadre du Mois de la solidarité 2025.

 

À ces actions s’ajoutent des initiatives de sensibilisation et de prévention, telles que l’appui à la campagne « Novembre Bleu » contre le cancer de la prostate, l’organisation d’activités sportives à travers le programme « Pharma-Sport », sans oublier les efforts continus de défense des intérêts moraux et professionnels des pharmaciens.

 

Le Secrétaire général a par ailleurs salué la collaboration avec le département de la Santé, soulignant l’implication personnelle de la ministre, le Médecin Colonel-major Assa Badiallo Touré, dans la recherche de solutions à plusieurs préoccupations majeures du secteur. Parmi celles-ci figurent les difficultés liées à l’importation des médicaments, la régularité des paiements de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) et la publication des nouveaux sites de pharmacies.

 

Tout en reconnaissant ces avancées, le SYNAPHARM a exprimé plusieurs doléances jugées prioritaires. Il a notamment appelé à un renforcement de la lutte contre les faux médicaments et les produits phytosanitaires frauduleux, à une amélioration de la qualité des formations pharmaceutiques dans les établissements privés, ainsi qu’à la protection du monopole pharmaceutique sur certains produits sensibles, dont les réactifs de laboratoire et le lait infantile.

 

Un appel particulier a également été lancé en faveur du projet de construction de la « Maison du Pharmacien », porté par le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP). Selon les responsables du SYNAPHARM, cette infrastructure offrirait à la profession un cadre institutionnel à la hauteur de son rôle, à l’image de ce qui existe dans plusieurs pays membres de l’IOPA.

 

Intervenant à son tour, la ministre de la Santé et du Développement social a insisté sur la place centrale de la science et de la recherche pharmaceutique dans la stratégie nationale de sécurité sanitaire. Pour elle, le renforcement des capacités scientifiques locales constitue un levier essentiel pour anticiper et contenir les crises sanitaires.

 

La ministre Touré a exhorté les professionnels à s’engager davantage dans la formation continue et à renforcer leur participation aux instances de veille sanitaire. Elle a également plaidé pour la mise en place de circuits pharmaceutiques sûrs et transparents, y compris en situation d’urgence, afin de garantir l’efficacité des réponses face aux épidémies et catastrophes.

 

Abordant l’organisation du secteur, elle a mis l’accent sur le développement de la pharmacie hospitalière, tout en appelant à une reconnaissance équitable de la pharmacie communautaire, de la pharmacie humanitaire et du diagnostic biologique. Autant de maillons complémentaires, a-t-elle estimé, indispensables à un système de santé résilient.

 

Enfin, la question de la couverture sanitaire a été évoquée, avec un rappel du rôle structurant de l’Assurance maladie obligatoire, appelée à être renforcée par la mise en œuvre prochaine du Régime d’assurance maladie universelle (RAMU), présenté comme un pilier majeur de la politique nationale de protection sociale.

 

Au terme des travaux, cette 12ᵉ Journée scientifique du SYNAPHARM s’est imposée comme un espace de réflexion et de plaidoyer, ouvrant la voie à un renforcement du rôle du pharmacien dans la gouvernance sanitaire et la préparation du Mali face aux défis épidémiques à venir.

 

Oura KANTE

Malikunafoni

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