Le Mali et le PAM veulent passer de l’assistance à la résilience

« Nos populations ne doivent plus dépendre éternellement de l’aide humanitaire, mais retrouver leur autonomie », a affirmé le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, lors d’une rencontre avec une délégation du Programme Alimentaire Mondial (PAM), jeudi 28 août à Bamako.

La mission onusienne, conduite par Jean-Martin Bauer, Directeur du service de la sécurité alimentaire et de l’analyse basé à Rome, était venue échanger avec les autorités maliennes sur les priorités d’action à mettre en avant dans un contexte de forte pression humanitaire et de ressources limitées.

Au cœur des discussions : comment orienter les interventions vers des programmes de relèvement et de résilience, plutôt que de maintenir une logique d’assistance permanente. Le ministre Diop a insisté sur l’importance de travailler en étroite collaboration avec les structures étatiques, non seulement pour la mise en œuvre des projets mais aussi pour l’élaboration de rapports plus fiables sur la situation alimentaire. « Des données solides sont indispensables pour accroître l’efficacité des actions et cibler les véritables besoins », a-t-il souligné.

Le PAM, présent de longue date au Mali, soutient notamment le plan national de réponse alimentaire d’urgence. Mais les deux parties s’accordent aujourd’hui sur la nécessité d’un changement de paradigme : favoriser la prise en charge par les communautés elles-mêmes, dans le respect des nouveaux principes de gouvernance publique que le Mali entend imposer à ses partenaires.

Cette orientation, si elle se concrétise, pourrait marquer une étape importante dans la lutte contre l’insécurité alimentaire au Sahel, où l’assistance internationale reste souvent l’unique recours. La suite dépendra de la capacité conjointe de Bamako et du PAM à mobiliser des financements et à ancrer durablement les initiatives de résilience dans les territoires.

Oura KANTÉ

Malikunafoni