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Ingérences étrangères : l’Union européenne sanctionne des relais présumés de l’influence russe, dont un Franco-Russe

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Douze noms, une même accusation : participer à la déstabilisation informationnelle de l’Europe. Le 15 décembre, l’Union européenne a franchi un nouveau cap dans sa lutte contre les ingérences étrangères en validant une série de sanctions visant des individus soupçonnés de relayer l’influence du Kremlin sur le continent.

 

À l’initiative de la France, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a annoncé des mesures ciblant « douze agents de la déstabilisation russe en Europe ». Une décision officiellement entérinée par le Conseil de l’Union européenne, dans un contexte marqué par une vigilance accrue face aux campagnes d’influence liées à la guerre en Ukraine.

 

Parmi les personnes sanctionnées figure Xavier Moreau, ancien militaire français formé à Saint-Cyr, aujourd’hui installé à Moscou. Franco-russe, il est décrit par la diplomatie française comme un relais actif de la propagande du Kremlin à destination du public francophone. Depuis la Russie, il s’exprime régulièrement sur les réseaux sociaux et plateformes alternatives, proposant des analyses politiques, stratégiques et économiques largement favorables aux positions russes.

 

Son compte sur le réseau X, connu sous le nom de Stratpol, rassemble plus de 110 000 abonnés, faisant de lui une voix influente dans certains cercles critiques de l’Occident. En parallèle, ses contenus sont diffusés via un site internet personnel ainsi que sur des plateformes vidéo comme Rumble et Odysee, souvent utilisées par des acteurs marginalisés sur les réseaux traditionnels.

 

Les autorités européennes reprochent notamment à Xavier Moreau sa participation, en tant qu’« observateur étranger », aux référendums d’annexion organisés par Moscou dans les territoires ukrainiens occupés. Ces consultations, largement contestées par la communauté internationale, sont considérées par l’Union européenne comme illégales et contraires au droit international.

 

Ces sanctions s’inscrivent dans une stratégie plus large de l’UE visant à protéger l’espace informationnel européen. Depuis plusieurs années, Bruxelles renforce ses instruments juridiques pour contrer les campagnes de désinformation, qu’elles soient menées par des États tiers ou relayées par des ressortissants européens.

 

Les mesures adoptées incluent généralement des gels d’avoirs, des interdictions de séjour sur le territoire de l’Union et des restrictions financières. Elles envoient un signal politique fort : la nationalité européenne n’exonère plus de sanctions lorsque des activités sont jugées contraires aux intérêts fondamentaux de l’Union.

 

Reste à savoir si cette nouvelle salve de sanctions marquera un tournant durable dans la lutte contre la guerre informationnelle, ou si elle appellera, à court terme, d’autres décisions similaires face à l’évolution des stratégies d’influence étrangères sur le continent.

 

Oura KANTE

Malikunafoni

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