Guinée – Tensions dans les zones aurifères : après une vidéo controversée, les autorités appellent au calme et lancent une enquête
- malikunafoninet
- il y a 7 jours
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« Ces propos ne reflètent en rien la communauté burkinabè », s’est empressé d’affirmer le Haut Conseil des Burkinabè de l’Étranger à Kankan, après la diffusion d’une vidéo qui a mis le feu aux poudres dans le Nord de la Guinée. Dans la séquence devenue virale, un jeune orpailleur burkinabè tient des propos provocateurs, déclarant vouloir « gâter la terre de Guinée ». Une phrase qui a attisé la colère de plusieurs habitants et déclenché des représailles contre des orpailleurs clandestins venus du Burkina.
Face à cette escalade, les représentants burkinabè basés dans la région minière ont rapidement pris leurs distances. Dans un communiqué daté du 17 novembre, ils ont condamné avec fermeté les propos du jeune homme, présenté comme un acteur isolé et non représentatif des milliers de Burkinabè installés en Guinée. L’instance a également présenté ses excuses aux autorités et au peuple guinéens, tout en assurant collaborer pour identifier le protagoniste de la vidéo et le remettre aux services compétents.
Cette démarche d’apaisement a été suivie, quatre jours plus tard, par une réaction judiciaire. Le procureur de la République près le tribunal de première instance de Siguiri a annoncé l’ouverture d’une enquête visant à retrouver les auteurs de la vidéo. Selon son communiqué du 21 novembre, les investigations seront menées en coordination avec le Haut Conseil des Burkinabè de l’Étranger, afin d’établir les responsabilités et de poursuivre les personnes impliquées.
Mais le magistrat n’a pas limité son intervention au seul volet judiciaire. Il a également condamné les violences qui ont éclaté en réaction à la vidéo : actes de vandalisme, pillages et destructions ciblant des biens appartenant aux ressortissants burkinabè. Tout en reconnaissant que les images ont pu susciter un choc légitime, il a fermement rappelé que la justice, et non la vengeance, doit prévaloir.
Le procureur a insisté : les agressions menées en représailles constituent des infractions graves et ne feront qu’attiser les tensions entre les deux communautés présentes dans cette zone aurifère stratégique. Il a assuré que toutes les dispositions seront prises pour faire la lumière sur l’affaire et restaurer le calme.
Dans un contexte où l’exploitation artisanale de l’or provoque régulièrement des affrontements entre orpailleurs de différentes nationalités, cette affaire pourrait servir de test pour mesurer la capacité des autorités guinéennes et burkinabè à prévenir l’engrenage de la violence et à renforcer la cohésion dans ces régions sous forte pression économique et sociale.
Le Faso.net
Oura KANTE
Malikunafoni










































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